L'Equipe de France de Football - Le Renouveau ?

DES BLEUS, MAIS PAS SEULEMENT



Laurent Blanc a appelé sept nouveaux dans sa première liste, mais aussi Benzema, Mexès et Ben Arfa, pour le match amical en Norvège du 11 août.

Foot - Bleus

Avec Benzema, Mexès et Ben Arfa

Laurent Blanc a appelé sept nouveaux dans sa première liste, mais aussi Benzema, Mexès et Ben Arfa, pour le match amical en Norvège du 11 août.



Absents depuis plusieurs mois des rassemblements des Bleus, Karim Benzema, Samir Nasri et Philippe Mexès font leur retour en équipe de France.(EQ)



Laurent Blanc a communiqué ce jeudi une liste de 22 noms pour affronter la Norvège, le 11 août prochain. Comme prévu, aucun des joueurs officiellement sélectionnés pour la Coupe du monde n'y figure. Le gardien monégasque Stéphane Ruffier, présent à Knysna mais qui ne faisait pas partie de 23, est bien présent. Les éléments les plus expérimentés se nomment Lassana Diarra (27 sélections), Karim Benzema (27 sélections), Samir Nasri (15 sélections) et Philippe Mexès (13 sélections).

Sept joueurs n'avaient jamais été convoqués en équipe de France A : Mathieu Debuchy, Mamadou Sakho, Benoît Trémoulinas, Yohan Cabaye, Blaise Matuidi, Charles N'Zogbia et Jérémy Ménez. Quant à Nicolas Douchez, Stéphane Ruffier, Aly Cissokho, Adil Rami, Yann M'Vila et Guillaume Hoarau, ils avaient déjà connu les joies d'une convocation en équipe de France, sans pouvoir honorer leur première cape.

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Frey, Landreau, Boumsong, Escudé, Pedretti, Trezeguet : les grands perdants
Pour sa première liste, Laurent Blanc n'a pas cédé outre mesure à la tentation girondine. Décevants en fin de saison dernière, Michaël Ciani et Mathieu Chalmé n'ont pas été retenus. Quelques anciens peuvent également se poser des questions. Sébastien Frey (30 ans), Mickaël Landreau (31 ans), Jean-Alain Boumsong (30 ans), Julien Escudé (31 ans), Benoît Pedretti (29 ans) et David Trezeguet (33 ans) ont sans doute vu passer leur dernière chance, même si Blanc a confirmé avoir tenu compte du degré de préparation des joueurs évoluant à l'étranger.

La volonté du nouveau sélectionneur des Bleus semble claire : préparer la nouvelle génération à prendre le pouvoir. Seuls trois éléments ont 27 ans ou plus : Nicolas Douchez (30 ans), Philippe Mexès (28 ans) et Rod Fanni (28 ans). A eux trois, ils comptent ... 17 sélections.

Citation :

Blanc tient parole

Samir Nasri figure dans la liste des Bleus convoqués pour le déplacement en Norvège


Le nouveau sélectionneur de l’équipe de France, Laurent Blanc, a communiqué sa première liste en vue du match amical contre la Norvège. Les joueurs de Ligue 1 y sont en majorité. Samir Nasri, Karim Benzema et Philippe Mexès sont de retour.
par Nicolas Cerbelle, le 05-08-2010


Mercredi 11 août à Oslo, l’équipe de France version Laurent Blanc affrontera la Norvège pour la 15^e fois de son Histoire (6 victoires, 4 défaites et 4 nuls). Buteur lors de la dernière confrontation, en amical, au Vélodrome en 1998 (3-3), le nouveau sélectionneur des Bleus espère que les Scandinaves lui porteront encore bonheur. Comme convenu, aucun des Mondialistes, excepté le gardien Stéphane Ruffier, arrivé en renfort de dernière minute en Afrique du Sud, n’a été retenu pour ce rendez-vous dans la liste de 22 joueurs retenus par le Cévenol.

16 pensionnaires de Ligue
Parmi eux, on dénombre pas moins de 16 pensionnaires de Ligue 1 : Nicolas Douchez, Rod Fanni et Yann Mvila (Rennes), Stéphane Ruffier (Monaco), Aly Cissokho et Jimmy Briand (Lyon), Mathieu Debuchy, Adil Rami et Yoann Cabaye (Lille), Mamadou Sakho et Guillaume Hoarau (Paris-SG), Benoît Trémoulinas (Bordeaux), Blaise Matuidi (Saint-Etienne), Moussa Sissoko (Toulouse), Hatem Ben Arfa (Marseille) et Loïc Rémy (Nice). «Il m’a semblé important de prendre un maximum de joueurs de Ligue 1 car ce sont les mieux préparés physiquement. Cette liste est aussi «très Ligue 1» parce que j’ai choisi de me passer des 23 joueurs présents en Afrique du Sud (…) Mais, même si ça n’avait pas été le cas, plusieurs joueurs qui sont sur cette liste y figureraient quand même, mais je ne peux pas donner de chiffre exact», se justifie le «Président», prêt à faire de l’humour lors de cette première annonce. Alors qu’il énumère ses choix, Blanc annonce ainsi la présence dans sa sélection de «Charles Aznavour… N’Zogbia» !

Nasri et Benzema de retour
Parmi les étrangers, Samir Nasri fait son retour pour mener le jeu en l’absence de Yoann Gourcuff, qui sera suspendu lors des deux premiers matches des éliminatoires à l’Euro 2012 en raison de son expulsion contre l’Afrique du Sud le 22 juin dernier. Mis en examen dans «l’affaire Zahia D.», Karim Benzema est également présent, malgré le désir de la ministre des Sports et de la Santé Roselyne Bachelot de le voir exclu : «Chacun ses avis. Même s’il n’est pas dans les meilleures dispositions physiques et peut-être psychologiques, il était important de le convoquer. Karim veut faire partie du noyau de la future équipe de France. Il en a les capacités. Ce qui concerne sa vie privée ne me regarde pas.» Sans surprise non plus, le défenseur Philippe Mexès a été rappelé. Il lui sera donné une nouvelle chance de briller sous le maillot bleu : «J’ai eu l’occasion de discuter avec lui (lors du Tournoi de Paris). Tout le monde sait que Philippe Mexès est un bon défenseur central. Il le démontre depuis cinq ou six ans à la Roma. Maintenant, il y a un décalage avec ce qu’il fait en Italie et en équipe de France. Il a laissé passer le train une fois. Je lui ai dit de faire en sorte qu’il ne le rate pas une nouvelle fois.»

Le groupe des 22 :
Douchez, Ruffier - Cissokho, Debuchy, Fanni, Mexès, Rami, Sakho, Trémoulinas - Cabaye, L. Diarra, Matuidi, Mvila, N’Zogbia, Nasri, M. Sissoko - Ben Arfa, Benzema, Briand, Hoarau, Menez, Rémy

Laurent Blanc, le nouveau sélectionneur de l'équipe de france, ce jeudi 6 août, lors de l'annonce de sa liste des 22 joueurs retenus pour affronter la Norvège, mercredi. (Reuters).

Rupture. Ou plutôt ruptures. C'est à l'évidence le ton qu'a souhaité donner Laurent Blanc à sa première conférence de presse d'avant-match en tant que sélectionneur de l'équipe de France, à six jours de la rencontre amicale Norvège-france, à Oslo.
En premier lieu, le nouveau patron des Bleus a affiché son choix de se démarquer du mode de communication de son prédécesseur, Raymond Domenech. Affable, disponible, calme, souriant... Polissant son image déjà fort lustrée, Laurent Blanc a joué avec aisance et sans donner l'impression de forcer sa partition d'homme serein et professionnel. En totale opposition avec l'image crispée et le ton cassant, provocateur et agressif de l'ancien sélectionneur. Sur ce plan, Laurent Blanc a parfaitement réussi son opération de séduction et de communication à l'adresse des journalistes... et du télespectateur des chaînes d'info en continu.
Autres dossiers sur lequel le nouveau sélectionneur était attendu: la gestion sportive et humaine de l'après Afrique du Sud (après avoir annoncé qu'il ne sélectionnerait aucun joueur présent au Mondial) et, partant, la communication sur le fiasco sud-africain auquel il est totalement étranger. Et sur ces deux questions pièges, Laurent Blanc s'en est sorti au mieux, avec l'expérience d'un ancien grand joueur de clubs européens mythiques (Naples, Barcelone, Inter Milan Manchester, Marseille...), également champion du monde et d'Europe, donc rodé aux joutes médiatiques. Un domaine dans lequel Domenech avait – et c'est un euphémisme – nettement moins d'expérience, et donc d'aisance.
L'examen médiatique initiatique de Blanc comme sélectionneur peut donc être considéré comme réussi haut la main.

Benzema, Nasri et Mexès de retour en bleu
Côté sportif, le nouveau patron des Bleus a souhaité rappeler le buteur du Real Madrid Karim Benzema, le milieu d'Arsenal Samir Nasri et le défenseur de la Roma Philippe Mexès, qui font donc leur grand retour dans la liste des 22 Bleus retenus pour Norvège-France, mercredi.
Comme prévu, cette liste ne comporte aucun des 23 joueurs qualifiés pour le Mondial-2010 en Afrique du Sud. Ceux-ci ont été sanctionnés pour avoir refusé de s'entraîner lors de la Coupe du monde afin de protester contre l'exclusion de l'attaquant Nicolas Anelka, accusé d'avoir insulté Raymond Domenech.
En sélectionnant Karim Benzema, mis récemment en examen pour «sollicitation de prostituée mineure» dans l'affaire Zahia, Blanc va outre les recommandations de Roselyne Bachelot, ministre des Sports. Cette dernière avait déclaré qu'elle ne souhaitait pas voir en bleu un mis en examen.
Outre les retours de Benzema, Nasri et Mexès, treize joueurs ne comptant aucune sélection, dont sept (Debuchy, Sakho, Trémoulinas, Cabaye, Matuidi, Nzogbia, Menez) qui n'ont jamais été appelés, figurent dans cette liste.
Peu appréciés du précédent sélectionneur, Benzema (27 sélections), Nasri (15 sélections) et Mexès (13 sélections) seront donc, avec l'autre madrilène Lassana Diarra (27 sélections) qui avait dû renoncer au Mondial au dernier moment en raison d'un pépin physique, les cadres provisoires de cette équipe de France expérimentale.

Les revenants Fanni, Sissoko, Ben Arfa, Briand et Rémy
Les autres revenants à qui le nouveau sélectionneur et ex-entraîneur bordelais a décidé d'accorder ses faveurs sont Rod Fanni, Moussa Sissoko, Hatem Ben Arfa, Jimmy Briand et Loïc Rémy.
Aux portes de l'équipe de France ces dernières semaines, le gardien Ruffier, qui avait remplacé au pied levé Carrasso en Afrique du Sud sans jamais être qualifié, ainsi que le milieu Yann Mvila, présent en mai dans la liste des 30 avant d'être ensuite écarté des 23, ont l'occasion de s'installer plus durablement dans le groupe.
Egalement appelés dans le passé, le gardien Douchez, les défenseurs Aly Cissokho, Rami et l'attaquant Guillaume Hoarau n'ont jusque-là jamais pu porter le maillot bleu, soit en raison des blessures, soit des choix du sélectionneur.
Pour la première fois depuis plusieurs années, les quatre clubs français les plus prestigieux (Marseille, Bordeaux, Lyon et Paris) se retrouvent donc représentés en même temps chez les Bleus.

Foot - Bleus


Blanc : «J'appelle qui je veux»


Pour le match amical en Norvège mercredi prochain, Laurent Blanc a livré une liste, sa première, où les joueurs de L1 et les jeunes ont la part belle. Le nouveau sélectionneur des Bleus s'explique sur ses choix sur les présents comme sur les absents.

Philippe Mexès : «Il doit sauter dans le train»

«J'ai discuté avec lui et son entraîneur lors du tournoi de Paris. Tout le monde connaît ses capacités. C'est un très bon défenseur central. Il le démontre depuis des années en Italie. Mais il y a un décalage entre ce qu'il a montré en Serie A et l'équipe nationale. Le train est passé une fois, et pour de multiples raisons, il n'est pas monté. Il faut désormais qu'il fasse en sorte de ne pas le rater à nouveau. Il doit sauter dedans. Ses prestations internationales n'ont pas été au niveau. J'espère qu'elles le seront dans le futur.»


Karim Benzema : «Il a les qualités»


«Ma liste est une réponse claire et précise. Chacun a ses avis et il faut les respecter. J'avais une responsabilité à prendre, et même si je sais qu'il n'est pas dans les meilleures dispositions physiques et psychologiques, il était important de le convoquer. Karim, comme d'autres, peut faire partie intégrante du noyau de l'équipe de France. Il a les qualités et démontrera qu'il en a envie. Sa vie privée ne me regarde pas. Moi, je prends des décisions sportives.»

Mamadou Sakho : «Pour sa patte gauche»



«La défense est un secteur très important. La base d'une équipe est souvent défensive, notamment la charnière centrale. Mamadou Sakho est un garçon en devenir. Il a un profil intéressant, il est titulaire dans un grand club français et son autre qualité est d'être gaucher. Ce n'est pas facile d'en trouver. Il était donc opportun de pouvoir l'appeler. Je vais parler avec lui. Les échanges seront je n'en doute pas intéressants pour lui comme pour moi.»

Guillaume Hoarau : «Atypique et généreux»

«C'est un joueur atypique, et c'est ce qui me plait chez lui. Je ne parle pas que de sa grande taille. Il est grand certes mais il est surtout généreux dans l'effort. De plus, il n'est pas maladroit et offre des solutions pour le collectif. J'espère qu'il fera une saison entière. Pour le collectif, il peut être très important.»

Benoît Trémoulinas : « Un coup de booster »



«Il joue au plus haut niveau depuis seulement deux ans et je juge que sa progression est intéressante. Le côté gauche est un secteur de jeu déjà bien fourni mais je pense qu'il est bon de donner un coup de booster à certains. Si, venir en sélection, ça les motive personnellement et si ça les aide à faire bonne saison, alors ça va être bénéfique pour tout le monde.»

Jérémy Menez : «Il s'est amélioré»

«J'ai discuté avec lui lors du Tournoi de Paris. Sa blessure n'est pas grave, il a juste pris un coup. Je pense qu'il sera apte, j'en suis même quasiment sûr. Il fait partie d'une génération de fou. Il est bourré de talent. On l'a vu à Sochaux et à Monaco. Mais il avait un problème dans continuité dans le jeu. Désormais, il est beaucoup plus régulier. Son entraîneur est très content de lui tant offensivement que collectivement. Il s'est amélioré. C'est donc un joueur à surveiller de près.»

Escudé, Boumsong et Landreau : «Pas bannis»



«Pour eux, le train n'est pas définitivement passé. Ils ne sont ni bannis ni rayés de la liste. Mais il s'avère que quand on veut rebâtir, il faut donner de l'espoir avec les jeunes. Escudé, Boumsong, Landreau, on les connaît. Je sais ce qu'ils valent. Je veux voir ce que les autres valent dans un contexte international. Je me donne le droit d'appeler qui je veux.»

Propos recueillis par David MICHEL

Blanc, le dialogue avant tout

Laurent Blanc a dévoilé ce jeudi sa première liste dans le costume de sélectionneur. Il en a également profité pour imprimer son style et marquer ses différences avec son prédécesseur.



Dialoguer avec les entraîneurs de clubs sera l'une des priorités de Laurent Blanc.(EQ)


De la petite salle de presse du Haillan à la très moderne et confortable salle de conférence au siège de la FFF dans le 15e arrondissement de Paris, Laurent Blanc n'a pas changé. Chemise sortie du pantalon, air détendu, un brin d'humour et une dose de sérieux.

Même s'il ne goûte pas spécialement l'exercice médiatique, le Cévenol fait le boulot proprement, et avec respect.
Quand Raymond Domenech lâchait les noms des joueurs convoqués comme une mitraillette, Laurent Blanc égrène le nom de chacun lentement, posément, avec parfois même un petit clin d'oeil. «Blaise, joli prénom... Matuidi. (...) Charles "Aznavour" Nzogbia.» L'ambiance est moins tendue, l'air est respirable.

Laurent Blanc a bien conscience de bâtir sur un champ de ruines, ce qui selon lui, «n'est pas une tâche plus facile». «J'aurais préféré m'appuyer sur cinq tauliers du Mondial», a-t-il dit. Après le désastre sud-africain et les manières de son prédécesseur, il est obligé de rompre avec les anciennes habitudes, de se démarquer.

Il veut imprimer son style. Un boulevard est devant lui. Contrairement à Domenech, enfermé dans sa tour d'ivoire et engoncé dans ses certitudes, Blanc a insisté sur un point : il se veut proche des entraîneurs et des joueurs. «On a établi un calendrier pour aller en voir un maximum. On va voyager dans toute l'Europe.

C'est une démarche personnelle. J'espère dialoguer avec les entraîneurs des joueurs concernés. Et si j'en croise certains (joueurs), je discuterai volontier football avec eux.»

Se déplacer veut dire prendre le temps. Pour le dialogue surtout, déficient sous l'ère Domenech. «J'aimerais, quand on va voir un match, que le lendemain mon staff ou moi puissions débriefer avec l'entraîneur du club. Un soir de match, un entraîneur est très sollicité. On le coince deux minutes dans un couloir. Ce n'est pas comme ça que je vais avoir les infos que je recherche. Il faut que ce soit constructif. J'espère qu'ils (les entraîneurs) nous donneront au moins un quart d'heure. Après, il peut même y avoir un repas. A Bordeaux, avec Bogho (Alain Boghossian) ou Martini, on n'échangeait rien. On se croisait dans le paddock de Chaban, on se disait deux mots. Il faut un endroit tranquille pour discuter. Lundi, je leur ai exposé cette idée et ils ont adhéré.»

Blanc n'a pas la mémoire courte. Il n'a pas oublié non plus que, quand il était entraîneur de Bordeaux, il appréciait de voir ses internationaux regagner aussitôt leur domicile, afin d'être disponibles dès le lendemain pour le club. Blanc goûte assez peu l'idée que les Bleus «s'évaporent dans Paris ou ailleurs» dès la fin du rassemblement. «Ce n'est pas la meilleure préparation pour le prochain match avec leur club. Les retours immédiats, ça se fait déjà mais j'aimerais que cela se fasse pour tout le monde.» C'est également une bonne manière de renvoyer l'ascenseur aux clubs, qui ne devraient pas s'en plaindre.
- David MICHEL

Cinq joueurs cités



Ribéry, Abidal, Evra (ici avec Lloris à droite) ont été cités comme principaux responsables de la grève des Bleus à Knysna.(EQ)


Le Conseil fédéral extraordinaire réuni vendredi midi a pris connaissance du rapport sur la grève de l'entraînement des Bleus lors du Mondial sud-africain. Il a été décidé de transmettre les conclusions rendues à la commission de discipline qui doit désormais statuer. Cinq joueurs sont visés en raison de leur implication présumée dans la grève des Bleus à Knysna : Jérémy Toulalan (Lyon), Eric Abidal (Barcelone/ESP), Franck Ribéry (Bayern Munich/ALL), Nicolas Anelka (Chelsea/ANG) et Patrice Evra (Manchester United/ANG). La commission de discipline de la FFF sera chargée d'examiner le 17 août les cas des cinq joueurs internationaux.

«Le Conseil fédéral a pris ses responsabilités. Le nom des joueurs cités a été voté à l'unanimité par le Conseil fédéral au regard d'éléments objectifs concernant la grève des Bleus à Knysna», a déclaré Jacques Rousselot à la sortie de la réunion. Alors qu'une tendance se dessinait pour pointer une responsabilité collective dans le déroulement de la grève en accord avec les conclusions de la mission d'information, les interventions de Lilian Thuram, de Frédéric Thiriez (président de la LFP) et de Jean-Pierre Escalettes (ex-président de la FFF), ont fait pencher la balance en faveur d'actions ciblées sur quelques joueurs. «Renvoyer 23 personnes devant une commission dite de discipline, ça parait difficilement gérable, a déclaré Laurent Davenas, membre de la mission d'information et avocat général près la Cour de Cassation. Le Conseil fédéral s'est appuyé sur des critères objectifs. Je comprends, dans l'intérêt de l'équipe de France et sur des critères objectifs, qu'on fasse le choix de certains joueurs.»

Laurent Blanc a été entendu
Les cinq joueurs ont ainsi été visés pour avoir eu une «responsabilité objective» dans la fronde: Evra en tant que capitaine, Ribéry en tant que vice-capitaine, Anelka pour ses insultes à l'encontre de l'ancien sélectionneur Raymond Domenech à la mi-temps de France-Mexique, Abidal pour avoir refusé de jouer le dernier match des Bleus en Coupe du monde contre l'Afrique du Sud, et Toulalan pour avoir rédigé le communiqué des joueurs annonçant la grève.Cette décision devrait soulager le nouveau sélectionneur Laurent Blanc, qui s'est toujours prononcé contre des sanctions collectives pour ne pas pénaliser l'équipe de France pour le début des éliminatoires de l'Euro 2012. (Avec E.C, à la FFF, et AFP)