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Les Discutailleurs fans de musique...
Nous sommes des Fans de Musique, de Poésie, de peinture... ouverts à la diversité immense que nous proposent tous les arts majeurs
"La voix de Nolwenn ? une élégance souveraine, de la soie, du velours." Patrice Demailly. - - - - "Le talent sans génie est peu de chose. Le génie sans talent n'est rien" Valery.
Dans un paysage musical féminin où les nymphettes taillées sur un modèle standard sont légion, Juliette fait figure de trublion(e). Sa personnalité plantureuse et son répertoire tout en gouaille ont fini par s'imposer au sein d'une concurrence en jupe courte. Mais, il en faut plus pour impressionner Juliette dont l'énergie sur scène est digne de ses inspiratrices, Fréhel, Piaf ou Mistinguett.
Juliette Nourredine est née le 25 septembre 1962 à Paris. Originaire de Kabylie, son grand-père débarque en France dans les années 1920. Son père, Jacques est saxophoniste et intègre même l'orchestre du Capitole de Toulouse, référence musicale s'il en est. C'est donc dans la Ville Rose que la jeune Juliette vit à partir de treize ans au son d'influences aussi variées que le jazz, la musique arabe, le classique et la chanson populaire. Juliette se frotte vaguement à des études de musicologie et de lettres après une adolescence au sein d'une institution religieuse. Mais, c'est la musique qui prime très vite dans sa vie.
Scène Dès ses dix-huit ans, Juliette écume les bars et les restos de Toulouse face à son piano. Son répertoire puise déjà dans le réalisme façon années 1930. Très à l'aise sur scène, elle ne laisse pas indifférent. C'est ainsi qu'en 1985, elle inaugure les Découvertes du festival de Bourges, manifestation qui présente de jeunes talents. Elle y sera présente deux années de suite. De fil en aiguille, Juliette affirme sa présence sur scène et tourne beaucoup. En 1990, elle fait quelques dates en Allemagne, mais surtout, assure la première partie de Jean Guidoni. C'est un déclic à la fois professionnel mais également artistique. Fan de l'univers ambigu et sombre du chanteur depuis longtemps, Juliette rencontre à cette occasion Pierre Philippe, proche collaborateur de Guidoni au début des années 1980. En 1991, sort le tout premier album de Juliette, "¿Que tàl ?", enregistré en public. On y découvre l'aplomb de la jeune femme sur scène, son entrain et son goût du dialogue avec le public qu'elle ne dédaigne pas provoquer. Pierre Philippe n'apparaît que sur un seul titre, "Lames", un titre de Guidoni qui démarre le concert. Juliette chante également des textes du poète Norge et adapte à sa façon "l'Homme à la moto" de Piaf.
1993 : "Irrésistible"
Cette fois, c'est parti. Dès 1992, Juliette monte un mois entier sur la petite scène parisienne du théâtre de Dix heures. Puis en 1993 sort son deuxième album (mais premier en studio), "Irrésistible". C'est sur ce disque que la collaboration entre Pierre Philippe et Juliette prend le plus d'ampleur puisque presque tous les titres portent leurs deux signatures. En novembre, elle participe aux Francofolies de Montréal. En juillet 1994, c'est à celles de La Rochelle qu'elle fait une apparition remarquée. En octobre de la même année, elle est de retour à Paris sur la discrète scène du Théâtre de la Ville. Mais cette année-là, elle reçoit aussi le Prix Charles-Cros pour son dernier album. Le 31 décembre, Juliette termine un récital de trois semaines par un réveillon sur la scène de l'Auditorium des Halles. Cette soirée est immortalisée par l'album "Juliette chante aux Halles" qui sort en 1995. Nouvel album en 1996, "Rimes féminines". Celle qui admire tant des personnalités comme Anaïs Nin, Camille Claudel, Louise Michel ou Colette, continue de nous parler de sa passion pour les femmes. Les textes sont à nouveau de Pierre Philippe. Juliette présente ce disque sur la scène de la Cité de la Musique à Paris les 13 et 14 avril. Elle est pour l'occasion entourée de l'Orchestre des Hauts-de-Seine qui donne une dimension flamboyante à son spectacle. Cette année-là, Juliette la chanteuse devient écrivain et publie "la Valse", une nouvelle. Cette facette méconnue de Juliette est aujourd'hui présentée en ligne sur un site où sont réunis de nombreux autres textes. A la fin de l'année, elle investit l'Auditorium Saint-Germain avant une tournée qui la mène en France, en Allemagne et au Canada. C'est par une récompense qu'elle démarre l'année 1997, la Victoire de la révélation de l'année... Dix-sept ans après ses débuts ! Tout arrive ! Elle finit l'année d'une aussi belle façon puisqu'elle monte du 18 au 31 décembre sur la scène de la salle Gaveau, prestigieuse salle dédiée au classique. Dans ce spectacle à deux pianos (elle et Didier Goret), elle présente beaucoup de reprises (Fréhel, Léo Ferré, Jean Guidoni, Catherine Sauvage, Jacques Brel). Le résultat est enregistré sur l'album "Deux pianos" qui parait début 1998.
1998 : "Assassins sans couteaux"
Au cours de l'année 1998, on retrouve la voix de Juliette sur un album pour enfants, "La Comptine à titine", pour deux titres. Les textes sont tous de Pierre Delanoë et les musiques de Gérard Calvi. Mais en novembre, c'est sur son nouvel album "Assassins sans couteaux" que Juliette retrouve le devant de l'actualité. Désormais, elle fait partie à part entière du paysage musical même si sa personnalité en fait un électron libre et imprévisible. Arrangé par François Rauber, cet album voit la disparition de Pierre Philippe et l'apparition de nouveaux auteurs dont Bernard Joyet et Franck Giroud. Les critiques sont excellentes et louent une nouvelle fois le talent de Juliette pour créer des ambiances, tracer des portraits, le tout habillé d'un humour exubérant et dévastateur. Du 9 au 14 février, c'est à l'Olympia que s'épanouit toute la faconde de la jeune artiste. Consécration artistique, cette série de concerts fait d'elle une vraie figure de la chanson française. L'année suivante, Juliette se lance dans une expérience inédite pour elle, en dépit de ses talents d'auteur : la lecture de textes littéraires. L'exercice a lieu dans la salle d'armes de la Conciergerie, haut lieu historique parisien (prison de la reine Marie-Antoinette pendant la Révolution française). La chanteuse a choisi de lire des fabliaux, contes et autres textes médiévaux parfois à connotation érotique. Dans la foulée, elle expérimente aussi le cinéma en tournant dans le film de Delphine Gleize, "Carnages". Pour l'occasion, elle se teint en blond platine…
2002 : "Le festin" Le 29 janvier 2002 sort un nouvel album, "Le Festin", qui a la particularité d'être le premier chez Polydor, label d'Universal, la plus imposante maison de disques du moment. C'est sans doute grâce à l'énorme force promotionnelle de cette major cela que la chanteuse, souvent considérée comme atypique et aux antipodes du formatage commercial, intègre la 21e place du Top Albums dès sa sortie. Mais à travers onze nouveaux titres, Juliette prouve que sa truculence n'a pas fondu face aux exigences du commerce. Au contraire, les chansons sont longues et généreuses, exploitant toujours plus son sens du plaisir, de l'humour, de bonnes choses de la vie. La chanteuse en signe la quasi-totalité mais son complice Bernard Joyet a à nouveau largement œuvré sur cinq d'entre elles, seul ou avec elle. Dès début février, elle entame une tournée qui s'arrête à Paris, au Casino de Paris, du 19 au 24 mars. 2004, c'est l'année anniversaire. La chanteuse choisit de célébrer ses vingt ans de carrière même si elle chante depuis plus longtemps. Cet "anniversaire" est donc l'occasion de la sorti le 9 mars d'un CD sobrement intitulé "ma vie, mon œuvre (vol1)". En outre, elle est sur la scène de la prestigieuse salle Gaveau, antre de la musique dite classique, du 18 mars au 11 avril. Celle qui se perçoit comme une artisan(e) de la chanson, y présente son équipe comme des ouvriers et elle comme la gérante en bleu de travail.
Juliette passe l'été sur les routes et participe aux Francofolies de La Rochelle et au Festival de Lormes, où l'accueil du public est toujours très chaleureux. Moins chaleureuse est sa rupture avec Mysiane Alès, sa productrice depuis treize ans, qui s'opère en août. Dès septembre 2004, Juliette prend les rênes de l'émission "Juliette ou la clé des sons", sur la radio France Musiques. Les samedi et dimanche après-midi, la chanteuse propose, selon ses coups de cœur du moment, sa programmation personnelle. La tournée "Deux pianos" débute le 06 janvier 2005. Les 11 et 12 mai, elle se produit au Grand Rex de Paris. Un moment fort que l'on retrouve sur le DVD "Fantaisie Héroïque : live au Grand Rex", qui paraît en octobre 2005.
2005 : "Mutatis Mutandis" Le 10 janvier 2005 paraît "Mutatis Mutandis", son nouvel album, auquel participent les comédiens François Morel et Guillaume Depardieu. Hormis la reprise d'un poème de Baudelaire,"Franciscae meae Landes", Juliette signe, pour la première fois, tous les textes de cet album aux sonorités samba, arabo-andalouses et flamenco. "Mutatis Mutandis" est le plus grand succès en termes de ventes de la Toulousaine et lui rapporte, en 2006, une Victoire de la Musique, catégorie "Artiste interprète féminine" de l'année. Autre récompense ultime : l'insigne de Chevalier de l'Ordre des Arts et des Lettres que lui décerne Catherine Trautmann, alors ministre de la Culture, en février. En avril, elle part pour le Canada pour un événement exceptionnel : les 1er et 2 du mois, elle se produit au Grand Théâtre de Québec accompagnée de l'Orchestre Symphonique de Québec. Malgré un planning chargé, Juliette a le temps d'écrire un livre farfelu où l'on retrouve des éléments autobiographiques, "Mensonges et autres confidences", qui est publié le 23 septembre 2005. Quelques jours plus tard, elle s'offre l'Olympia pour deux concerts qui font salle comble, les 5 et 6 novembre. Confirmant sa passion de la scène, Juliette repart en tournée dans toute la France en 2006 à partir de mars. Après un passage très apprécié au Printemps de Bourges le 27 avril, la chanteuse se produit aux Francofolies de La Rochelle. Alors qu’elle est en pleine préparation d’un nouvel album, elle se produit seule au piano pour un concert exceptionnel : elle chante sur la scène du Châtelet à Paris le 5 avril 2007 au profit de la Chaîne de l’espoir, association d’aide médicale aux enfants.
2008 : "Bijoux et babioles" Concocté tranquillement à la campagne, "Bijoux et babioles" qui sort en février 2008, est un recueil de chansons drôles et poétiques, entre beauté et clinquant, à l’image du titre. Juliette signe la musique, les paroles et les arrangements de la plus grande partie des morceaux sauf la reprise de Pierre Dac "Tyrolienne haineuse", celle de Chabuca Granda, une artiste péruvienne "Fina estampa" et enfin une tournerie du comédien François Morel "Lapins". Les musiciens qui accompagnent généralement la chanteuse sur scène, ont mis leur savoir-faire et leur talent à sa disposition pour enregistrer cet album. Dès le mois de mars, Juliette repart en tournée. Mars 2008
jacommos Admin
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Sujet: Re: Juliette : Digne des plus Grands ! Dim 30 Jan - 10:29
par Benjamin D'Alguerre « Je veux vieillir en ouragan, Avant que tout ne soit foutu, vieillir en termes trépidants, Avant que de n'exister plus... ». Il y a incontestablement un parfum de Mouloudji chez Juliette. Une comparaison pas si innocente puisque les deux artistes ont en commun une même souche kabyle et parigote et des références aussi bien issues de Saint-Germain-des-Prés que de Tizi-Ouzou.
Née Juliette Noureddine le 25 septembre 1962, la jeune fille a de qui tenir puisque son père est saxophoniste. Après quelques années passées dans un institut privé, Juliette, qui s'est prise de passion pour le répertoire classique de la chanson française, entame des études de musicologie qu'elle arrête très vite. Son chemin ne passe pas par l'Université, mais par les bars de Toulouse, dans lesquels elle se confronte à premier public en interprétant devant eux les grands succès de Piaf, de Barbara, de Boby Lapointe ou de Jacques Brel.
Rôdée à la chanson (du fait des connaissances professionnelles de son père, elle eut l'occasion d'être la sparring-partner de Robert Boulez), Juliette ambitionne de mettre en musique Les Fleurs du Mal de Baudelaire. Si ce projet n'aboutit pas, l'inspiration qu'elle tire des vers du grand Charles la suit partout et constitue l'un de ses moteurs artistiques. Qu'elle soit accompagnée au piano ou à l'accordéon, Juliette chante les poètes, met George Sand, Frédéric Chopin ou Afred de Musset en vers pour leur rendre hommage en n'oubliant d'adjoindre une bonne touche de gauloiserie à ses textes.
¿Que tal?
En 1985, Juliette participe au Printemps de Bourges nantie du qualificatif de « jeune talent ». Cette participation à l'un des festivals musicaux majeurs de l'Hexagone lui permet d'enregistrer son premier album, Juliette, un live tiré d'un récital au Théâtre des Mazades. Aujourd'hui disparue, cette cassette (qui n'a jamais été convertie au format CD) est devenu une perle de collectionneurs. Mais ce premier album n'est guère suivi de succès et la rondouillette chanteuse doit à nouveau arpenter les planches des cabarets et théâtres, affinant ses titres et ses compositions, se faisant un nom dans le milieu de la chanson un peu underground, multipliant les concerts confidentiels en Allemagne, en France et au Québec avant, enfin, d'intéresser une maison de disques, en l'occurrence, Polydor.
C'est en 1991 que sort ¿Que tal?, son premier album « officiel », dans lequel elle déploie une grande partie de ses compositions passées, comme « Le P'tit non », « Sentimental bourreau », « Les Romanichels » ou encore une étonnante reprise de « L'homme à la moto », titre qui fait connaître l'album. Si elle vend peu, elle se produit beaucoup et se fait remarquer par l'écrivain Frédéric Dard qui se retrouve dans cette espèce de bérurière espiègle et épicurienne, dont l'écriture lui rappelle la sienne.
Le fruit comestible
Irrésistible, en 1993 connaît davantage de succès que son premier album ; la chanteuse s'y montre plus « parigote » que jamais, rappelant les grandes heures de Saint-Germain-des-Prés et des cabarets de la Rive Gauche. « Monocle et col dur », « Les Lanciers du Bengale » ou « Monsieur Vénus » sont autant de chansons accompagnées au piano ou à l'accordéon qui fleurent un doux parfum de nostalgie et de pavé parisien. L'Académie Charles Cros, où siège par ailleurs Frédéric Dard, ne s'y trompe pas et en fait sa lauréate de l'année pour les qualités de son écriture. Le Paris de Juliette, c'est un peu celui de Piaf dessiné par Tardi que l'héroïne visiterait en compagnie de Nestor Burma et du commissaire San Antonio. La mode n'est pas encore à la nouvelle scène française, mais Juliette, nominée en 1994 aux Victoires de la Musique, y fait alors office de duègne. Alors qu'en ce milieu de décennie, les médias n'ont d'yeux que pour la plastique des Spice Girls ou des chanteuses en play-back de l'italo-dance, Juliette, totalement aux antipodes de la mode, réussit à faire son trou dans le petit milieu des chanteurs français à textes.
La Patronne
En 1995, Juliette Chante aux Halles, enregistré à l'Auditorium du Forum des Halles à Paris, est le deuxième live de sa carrière. Juliette y parle autant qu'elle chante, jouant à fond la carte de la complicité avec son public. Invoquant les mânes de Robert Desnos ou de Frédéric Lopez, dont elle interprète certains morceaux, l'interprète replète y dévoile sa vraie tristesse cachée derrière une feinte jovialité, rappelant en cela l'esprit qui animait François Hadji-Lazaro lors de l'aventure Pigalle.
Rimes Féminines l'année suivante, confirme le succès croissant de Juliette auprès d'un public amateur de chansons à textes qui évoquent pêle-mêle l'amour, la dépression, l'angoisse et l'épicurisme. Si le registre de la pétroleuse est aussi noir et rouge que celui d'une Damia de la grande époque, le ton, lui, se veut parfois plus badin et plus léger. Si la chanteuse penche clairement à gauche, elle n'en parsème pour autant pas ses textes, se contenant d'évoquer les soucis du temps avec une légère touche d'ironie dépressive.
Pourtant, malgré ses opinions affichées, sur scène, c'est elle la Patronne comme elle apprécie de se faire appeler par ses musiciens.
La Princesse des amphores
Moins attirée par les ors de la République que par les cavistes de Montmartre, Juliette continue sur sa lancée comme si de rien n'était mais reste d'une exigence ferme en matière d'écriture. Pas question de relâchement ou de textes bâclés sur prétexte de notoriété. Assassins Sans Couteaux, en 1998 est un album à la fois poétique et politique, dans lequel on retrouve quelques influences piochées du côté de chez Bernard Dimey ou Boby Lapointe.
« L'étoile rouge », « La Ballade d'Eole », « Francisco Alegre » ou « Le Prince des amphores » se situent clairement dans l'orbite tracée par les chansonniers du vieux Paris et l'on pourrait presque qualifier l'album d'authentique carte postale d'un Paris révolu ou voir surgir, au détour d'une chanson, la silhouette d'un Gavroche ou d'une Adèle Blanc-Sec. Des blancs secs sur lesquels Juliette ne crache pas, grande amatrice de vins devant l'Eternel. Cet album, l'un de ses plus populaires, lui vaut la reconnaissance d'un large public et, pour la première fois, Juliette se produit à l'Olympia devant un parterre nombreux. En 1997, une Victoire de la Musique comme révélation féminine de l'année, vient saluer le parcours d'une artiste hors du commun.
Juliette superstar
En 2002, Le Festin de Juliette confirme le succès d'une artiste atypique. Sortie de l'ombre, la chanteuse est désormais une personnalité publique. Participant à quelques émissions, Juliette et son physique sont sollicités autant par la télévision que le cinéma. Apparaissant dans Carnages, de Delphine Gleize, Juliette enchaîne l'année suivante avec un petit rôle dans L'année de mes sept ans, d'Irène Jouannet. C'est en 2003 que Noureddine prend sous son aile une petite jeune à peine sortie de son émission de télé-réalité, Olivia Ruiz (future compagne de Mathias Malzieu, de Dionysos).
Pour ce petit bout de femme chocolat, Juliette compose « J'aime pas l'amour » et « La Petite voleuse » avant de participer au spectacle Fantaisie héroïque et de sortir le concept-album Mutatis Mutandis (2005), bâti sur des morceaux dont les titres et les paroles s'inspirent de citations latines. Pour la première fois, la chanteuse plaque des rythmiques andalouses et latino-américaines sur ses compositions franchement germanopratines.
Participant à l'aventure A Table, l'album du bien nommé Nicolas Bacchus, Juliette y démontre son épicurisme viscéral avant de se remettre en studio pour les besoins de Bijoux et Babioles (2008), un album non pas haineux, mais sévèrement caustique, où elle chante Pierre Dac (« Tyrolienne haineuse ») aussi bien que François Morel (« Lapins »).
Plus piquante que jamais, Juliette revient à la charge début 2011 avec l'album No Parano dans lequel elle reprend Serge Gainsbourg (« Les Dessous chics »), Carlos Gardel et Salvatore Adamo, ainsi que son propre titre « Qué Tal ? ». D'autres chansons illustrent cette réussite, le single « Le Petit vélo rouillé » et le mordant « The Single ».
Chanteuse à textes et à voix, Juliette, la joviale Juliette continue à être un OVNI dans le paysage musical français. Préférant les bons vins aux biscuits de régime, la tonitruante Juliette reste une grande dame de la chanson française, incarnant une certaine tradition française, loin des pisse-froid et des anorexiques du show-business.
Benjamin D'Alguerre
Gilou Admin
Nombre de messages : 15295 Localisation : Sud Date d'inscription : 22/03/2008
Sujet: Re: Juliette : Digne des plus Grands ! Dim 30 Jan - 10:44
Et oui une Très Grande , qui sait jongler avec les mots....qui n'a rien d'enfantin, je ne peut que lui dire Bravo on T'AIME JULIETTE, cette femme est resté la même sans cheville qui enfle, sans grosse tête, j'adore aussi tout comme Zaz lorsqu'elles chantent Piaf.
Ce sont les tripes qui sortent et surtout on ressent ces chanteuses des rues, qui se donnent au public avec leur ventre, sans chichis, naturelles, j'apprécie.
Bravo!!!
jacommos Admin
Nombre de messages : 7161 Age : 61 Localisation : le Sud Date d'inscription : 22/03/2008
Sujet: Re: Juliette : Digne des plus Grands ! Dim 30 Jan - 10:49
Publié le 09/01/2011 08:35 | Interview Pierre Mathieu
Juliette : «A moi les dessous chics»
Juliette : «A moi les dessous chics»
Vivant entre sa maison du Tarn et un atelier parisien où elle a mis ses « petites affaires », Juliette Nourredine est toujours toulousaine du côté des souvenirs. Souvenirs d'artistes et mémoire des rues de la nuit tranquille, qu'elle arpentait dans les années 80 en compagnie de Léon l'accordéoniste. « Très heureuse en ce moment », Juliette sort un disque composé au clavier, écrit sur papier (« parce qu'on peut relire sous les ratures »), et parfois laissé de côté pour plonger dans un jeu vidéo…Jeudi matin, Juliette nous donnait une interview pour la sortie de son petit dernier… album… « Alors que toutes mes pochettes sont dans des tons très sombres, au mieux un peu fauve, celui-là est blanc et rose, et je crois que ça veut dire plein de choses ! » Il s'appelle No Parano, ne l'êtes-vous pas un peu ? Moi non, c'est l'époque qui est parano, c'est un moteur essentiel de la vie moderne : on a peur de tout, des autres, du monde qui nous entoure, parfois à juste titre, parfois d'une manière exagérée. Je me suis dit que c'était un titre un peu choc, un peu amusant, et qui sonne du côté de No Pasaran… On vous présente souvent comme chanteuse toulousaine, or vous ne l'êtes pas… On m'appelle la chanteuse toulousaine parce que j'y ai fait mes débuts, mais je n'oublie pas que je suis née à Paris et que j'ai grandi en banlieue jusqu'à l'âge de 13, 14 ans. Ceci dit je me sens toujours beaucoup plus toulousaine que banlieusarde. Je ne serais pas devenue ce que je suis sans l'apport de cette ville et de cette ambiance qu'il y avait à cette époque. Toulouse, c'est Nougaro, c'est Gardel ? Absolument, il y a d'ailleurs du Gardel dans le nouvel album. Nougaro, c'est d'abord son écriture qu'on reconnaît au premier jet, aujourd'hui, on fait du Nougaro dès qu'on joue sur la sonorité des mots… Je viens d'écrire une chanson dans lequel il y a un peu de Nougaro, mais c'est pour le prochain disque de Maurane. Maurane, quelle voix superbe ! et c'était aussi le cas de Nougaro. On parle du poète mais on oublie de dire que c'était un chanteur hors pair, magnifique. Vous connaissiez tellement les rues de Toulouse que vous auriez pu être chauffeur de taxi ! J'ai un peu perdu, et quand je redescends dans la région, c'est pour profiter de la très belle campagne tarnaise, mais à une époque j'ai énormément sillonné Toulouse, à pied, en solex et en 2 cv. Pour aller au collège, puis quand j'ai commencé les piano-bar place Arnaud-Bernard, et aussi dans les restaurants du centre, « La table ronde », « Le Van Gogh », où on faisait la manche avec un copain accordéoniste, Léon. C'était tranquille les années 80, on se croisait avec les vendeurs de rose. Nostalgique, Juliette ? Je ne regrette pas forcément les lieux, parce qu'il y en a toujours des nouveaux qui s'ouvrent, mais une ambiance générale de la ville, oui. A partir du milieu des années 90, cet esprit toulousain de gros village du sud a changé, on n'entend plus l'accent. Je me souviens de ce vieux monsieur qui vendait la Dépêche dans les bars [ndlr : Dédé Carsalade] , il y avait encore des mémés qui vendaient des violettes. Pour moi qui arrivait de banlieue ça a été un choc culturel, j'adorais ça. Vous vous enfermez pour créer ? Surtout pas, j'aime la lumière du jour et j'essaie de garder une vie sociale minimum, et puis j'aime bien travailler, je suis une bosseuse, mais j'ai besoin de moments pour m'arrêter et voir du monde. Vous reprenez Les dessous chics de Serge Gainsbourg, pourquoi ce choix ? Je l'aime énormément, la mélodie est très belle, elle est plaisante à chanter et le texte est sublime, chaque mot choisi avec un soin incroyable. Pour moi par exemple, elle est féministe, elle dit de vraies choses sur la condition des femmes, ce qu'on appelle « l'éternel féminin ». Même chantée par Jane Birkin, c'est une chanson d'homme, un regard d'homme sur la femme, c'est très ambigu tout ça. C'est tout l'intérêt de la poésie, de parler à chacun selon sa sensibilité. Alors, d'accord avec lui : la chanson est un art mineur ? Ce qui n'est pas majeur dans l'art de la chanson, c'est qu'un jeune chanteur va arriver en pensant qu'il est le premier chanteur au monde, alors que pour un peintre qui arrive dans la peinture sans une petite notion de ce qui s'est passé avant et de l'histoire de l'art, ça va être plus compliqué. Et puis, il y a des différences dans la chanson, il y a des Gainsbourg, des Brassens, ce sont des auteurs majeurs dans la langue française et à côté de ça, vous avez François Valéry… que par ailleurs j'aime beaucoup, mais on ne peut pas les mettre sur le même banc. Et on vous met sur le même banc que Barbara ? Parce qu'on m'a vu chanter au piano… Mais franchement, dès qu'on entre vraiment dans mon univers, c'est fondamentalement différent. Et il y a autre chose, c'est le côté fantaisiste, que moi j'assume totalement. Alors que Barbara était hilarante dans la vie, elle n'a pas voulu en faire montre dans ses chansons, si ce n'est un peu à ses débuts. Moi j'adore chanter des chansons idiotes et faire la con sur scène ! A un internaute qui regrettait votre discrétion sur la vie privée, vous avez répondu : « Je suis pacsée, ça vous va ? »… Depuis je me suis dépacsée, donc tout va bien ! Ma vie privée, c'est ma vie privée, cela ne présente pas un intérêt fou de savoir avec qui je vis et avec qui je couche, mais je suis très heureuse en ce moment, tout va bien.
jacommos Admin
Nombre de messages : 7161 Age : 61 Localisation : le Sud Date d'inscription : 22/03/2008
Sujet: Re: Juliette : Digne des plus Grands ! Dim 30 Jan - 11:01
Alors que sort No Parano, vivifiant album latino, la chanteuse dresse l'arbre généalogique de sa famille musicale. Des surprises ? Il y en a.
Arrière-grand-oncle: Maurice Ravel "Mon admiration est sans borne pour ce père fondateur. Ravel travaillait comme ces peintres qui superposaient sur la toile différentes couches de couleurs afin que la lumière prenne. Les fondations de sa musique, ce sont des lavis de cordes invisibles. Quand je lis les partitions de ses écritures d'orchestre, je pleure d'impuissance."
Grands-mères: Amalia Rodrigues et Fairuz "Ce sont les voix de mon enfance et elles ne rigolaient pas au niveau du timbre. Leur répertoire était composé de chansons d'amour a priori futiles, pourtant toutes deux sont devenues des ambassadrices de leurs pays. On ne chante plus pareil au Portugal après Amalia, on n'aborde plus la chanson orientale de la même manière après Fairuz. Sans parler d'Oum Kalsoum, définitivement à part."
Papa: Claude Nougaro "Il s'est nourri à mille sources musicales et je me sers de la musique à sa façon, en explorant le champ de tous les possibles. Nougaro est l'homme que j'ai le plus vu sur scène. Chaque fois, il m'a mis une grosse "claquasse", comme on dit à Toulouse."
Cousin d'Amérique: Frank Zappa "Un génie qui admirait Ravel sans doute pour les mêmes raisons que moi. Cela saute aux oreilles. J'ai beaucoup écouté Zappa, notamment Sheik Yerbouti. Mais je ne saurais pas faire sa musique. C'est quelquefois tordu, parfois expérimental, très pensé et baigné d'humour."
Frangin: François Morel "Mon frère aîné, qui serait comme un petit frangin. Je lui ai mis le pied à l'étrier en l'invitant à interpréter le duo Mémère dans les orties et à le chanter avec moi au Grand Rex. Mais il serait venu à la chanson de toute façon."
Frère d'Argentine: Daniel Melingo "Il est né en Argentine à l'époque où le tango était récupéré par le fascisme militaire ou populiste. Aujourd'hui, et c'est bien normal, toute une jeune génération exècre ce tango ancestral : c'est la négation de la musique natale. Melingo y revient en le démarquant de son empreinte politique, en s'attachant respectueusement à sa culture. Moi, j'ai grandi avec le tango et je viens de reprendre avec un grand plaisir Volver, de Carlos Gardel, alors que je ne parle même pas espagnol."
Fils des voisins: Julien Doré "Je l'ai d'abord découvert dans un clip, puis comme comédien, dans la collection de courts-métrages Ecrire pour un chanteur, où je faisais moi aussi l'actrice. Sur scène, Julien Doré, c'est Jim Morrison. Aussi barré mais le propos en moins." No Parano (Polydor/Universal).
miminem
Nombre de messages : 3618 Date d'inscription : 07/10/2008
Sujet: Re: Juliette : Digne des plus Grands ! Dim 13 Fév - 22:27
jacommos Admin
Nombre de messages : 7161 Age : 61 Localisation : le Sud Date d'inscription : 22/03/2008
Sujet: Re: Juliette : Digne des plus Grands ! Dim 13 Fév - 23:18
J'aime beaucoup l'originalité baroque et comique de Juliette !
Elle ose faire des choses originales avec beaucoup de talents !
Gilou Admin
Nombre de messages : 15295 Localisation : Sud Date d'inscription : 22/03/2008
Sujet: Re: Juliette : Digne des plus Grands ! Lun 14 Fév - 7:08
Pour être original!!! c'est pas ratéun grand bravo à Juliette
claudia
Nombre de messages : 9072 Age : 76 Date d'inscription : 22/03/2008
Sujet: Re: Juliette : Digne des plus Grands ! Lun 14 Fév - 7:43
marrant!
jacommos Admin
Nombre de messages : 7161 Age : 61 Localisation : le Sud Date d'inscription : 22/03/2008
Sujet: Re: Juliette : Digne des plus Grands ! Mer 23 Fév - 22:07
jacommos Admin
Nombre de messages : 7161 Age : 61 Localisation : le Sud Date d'inscription : 22/03/2008
Sujet: Re: Juliette : Digne des plus Grands ! Mer 23 Fév - 22:30
Là aussi, Sublime Interprétation !
Juliette, c'est un immense talent, sans aucun doute le plus grand de la Chanson Française Féminine !
jacommos Admin
Nombre de messages : 7161 Age : 61 Localisation : le Sud Date d'inscription : 22/03/2008
Sujet: Re: Juliette : Digne des plus Grands ! Mer 23 Fév - 22:39
jacommos Admin
Nombre de messages : 7161 Age : 61 Localisation : le Sud Date d'inscription : 22/03/2008
Sujet: Re: Juliette : Digne des plus Grands ! Mer 23 Fév - 22:45
Sublime,Tout en Rimes, digne de Nougaro....
jacommos Admin
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Sujet: Re: Juliette : Digne des plus Grands ! Mer 23 Fév - 22:52
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Sujet: Re: Juliette : Digne des plus Grands ! Mer 23 Fév - 22:55
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Sujet: Re: Juliette : Digne des plus Grands ! Mer 23 Fév - 23:00
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Sujet: Re: Juliette : Digne des plus Grands ! Mer 23 Fév - 23:09
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Sujet: Re: Juliette : Digne des plus Grands ! Mer 23 Fév - 23:12
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Sujet: Re: Juliette : Digne des plus Grands ! Dim 27 Fév - 11:06
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Sujet: Re: Juliette : Digne des plus Grands ! Dim 22 Mai - 21:25
Juliette Vendredi 15 Juillet à 22h15 - place Carnot - festival de Carcassonne.
C'est en 1986 que l'on découvre Juliette au Printemps de Bourges et... depuis dix ans, tous ses albums sont disques d'or (ou platine !) sans airplay radio (ou presque) !! Plus de 800 dates de concerts, deux victoires de la Musique " Artiste féminine de l'année " en 2006, " Révélation " en 1997, deux prix de l'Académie Charles Cros, Chevalier de l'Ordre du Mérite, écriture du premier single d'Olivia Ruiz " J'aime pas l'amour " en 2003… Un palmarès à couper le souffle pour cette artiste au talent indéniable et hors du commun.