Florent Pagny
A l'inverse de la chanson minimaliste, Florent Pagny (fan de Luis Mariano dans son enfance) incarne le chanteur "à voix", et montre par l'adhésion qu'il suscite combien le public populaire reste friand de ce genre. S'il a commencé à se produire dès l'âge de treize ans sur les podiums, c'est par des petits rôles au cinéma qu'il débute vraiment. En 1987, il attaque par un titre fort sur le thème de la drogue (N'importe quoi) : résultat, 1 million de 45 tours vendus. Après une reprise du célèbre Comme d'habitude de Claude François, il sort un premier album en 1990, intitulé Merci. Il vit alors une aventure sentimentale avec Vanessa Paradis et n'épargne pas les journalistes (Presse qui roule), qui d'ailleurs le lui rendent bien et ne vont pas l'aider dans les deux-trois années moroses qu'il va subir après la rupture avec la jeune femme. Son sauveur s'appellera Jean-Jacques Goldman, auteur de titres efficaces (Est-ce que tu me suis ?, Si tu veux m'essayer) dans l'album de 1994. Dès lors, la machine à remonter les tubes est lancée. De la reprise du Caruso de l'Italien Lucio Dalla à celles de l'album Ré-création reliftant en techno le Jolie môme de Léo Ferré, en passant par Savoir aimer du tandem Lionel Florence / Pascal Obispo, Florent Pagny continue de faire exploser le box office. En 2001, il s'offre à son tour (c'est dans l'air) un album de duos réunissant notamment Daran, Axel Bauer, Eddy Mitchell, Patrick Bruel, David Hallyday (avec Johnny Hallyday, il l'avait déjà fait), Lara Fabian, Natasha St. Pier, Souad Massi et évidemment son copain Pascal Obispo. C'est sur une mélodie de ce dernier (texte de Lionel Florence) qu'il va derechef défrayer la chronique dans un ton à la Michel Sardou, avec Ma liberté de penser, allusion à ses démêlées avec le fisc. Dans ce même album Ailleurs Land (allusion à la Patagonie où il vit avec sa femme argentine, Azucena), il aura sollicité avec bonheur de nouveaux auteurs et compositeurs, dont Calogero, Brice Homs, Daniel Lavoie et Sandrine Kiberlain.