Dimanche 12 Juillet 2009 - 00:05
La fin de la démocratie ?Sommes-nous tous libres de nos opinions? (Reuters)
Par JuanS,
sarkofrance La question pourrait se poser, à quelques heures de la Fête nationale du 14 juillet. A priori, nous sommes encore tous libres de nos opinions. Vraiment?1. La France sera cyber-contrôléeNotre pays jouit d'un des plus taux de connexions à l'internet haut-débit. Il compte des millions de blogs, Twitter fait les beaux jours de la France. La France internaute se confie sur la toile. Les moyens de la contrôler sont encore dérisoires, même si certains s'inquiètent de la surveillance Hadopi. la cybersurveillance se met en place. A l'automne, la loi Lopsi II sera votée au Parlement. on expliquera que les "mouchards informatiques" qu'il faudra placer un peu partout seront là pour chasser les terroristes et les pédophiles. En Chine, quand les Ouigours se révoltent, les autorités expliquent aussi qu'il s'agit de dangereux terroristes.
2. Les précaires se taisentLa "fracture numérique" existe. Elle est même encore énorme, et disqualifie une fraction impressionnante de nos concitoyens de ces échanges 2.0. Cette fracture n'est pas la seule. Le risque du "déclassement" inquiète déjà 30% des 25-50 ans. La crise dégrade, précarise, enfonce. Les précaires n'ont pas droit à la parole. l'expression politique et médiatique leur est interdite. Ils ne sont plus au niveau.
3. La presse est au ordresOn trouve encore, ici ou là, un petit article quelque peu dérangeant pour le pouvoir politique ou économique. mais le soufflet retombe bien vite. Grâce à la
surinformation permanente, on noit le poisson gêneur aussi vite qu'il est apparu. La presse d'opposition existe--t-elle encore ? se demande l'hebdomadaire
Marianne. L'un des porte-paroles de l'UMP s'amuse: "
Mais oui, il reste encore Marianne et l'Humanité."
4. La justice perd son indépendanceDe gauche comme de droite, les gouvernements ont profité de multiples réformettes pour transférer loin des juges d'instruction un nombre croissant d'affaires. Y-aurait-il moins d'instruction à mener ? Non. Mais les juges d'instruction sont indépendants. Nicolas Sarkozy a appelé de ses voeux une nouvelle réforme, un coup de grâce, la fin de l'instruction indépendante. Pourquoi se gêner?
5. L'opposition est déstabiliséeElle n'est pas aidée. Comme après chaque échec électoral, les perdants mettent un peu de temps à remettre en marche leur logiciel politique. la gauche se divise, le centre "indépendant" peine à exister, la gauche de la gauche s'éparpille; les écologistes rêvent d'autonomie. Nicolas Sarkozy s'amuse.
http://www.lejdd.fr/cmc/blogs/200928/la-fin-de-la-democratie_228847.html