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| L'Espace BRASSENS, un musée pour le poète ! | |
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jacommos Admin
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| | | | jacommos Admin
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| Sujet: Re: L'Espace BRASSENS, un musée pour le poète ! Sam 31 Juil - 13:08 | |
| Georges Brassens - Citation :
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Son enfance à Sète
Georges Brassens est né le 22 octobre 1921 à Sète d’un père maçon, et d’une mère, fille d’immigré italien.
La famille habite en ville dans une rue montante vers le Mont Saint Clair, rebaptisée aujourd’hui rue Brassens (plaque visible au 54). Airs d’opérettes et chansons égayent son enfance et éveillent chez Georges une vocation de musicien autodidacte.
En 1936, il s'ouvre à la poésie grâce à son professeur de français, Alphonse Bonnafé, alias « le boxeur ». L’adolescent lui soumet quelques unes de ses rimes. L'enseignant lui conseille plus de rigueur et l'intéresse à la technique de versification. À la poésie et à la chanson populaire s’ajoute sa passion pour les rythmes nouveaux venus d’Amérique qu’il écoute à la TSF : le jazz. En France, Charles Trenet sera son modèle.
Au collège Paul Valéry, il fait la connaissance de jeunes gens, comme lui passionnés de musique, d’art sous toutes ses formes et qui rêvent de « monter à Paris », parmi eux, Henri Delpont et Victor Laville. Tous veulent faire carrière dans le monde de l’art.
Sa "montée à Paris" et le succès
L’occasion pour Georges de changer d’horizon va se présenter plus tôt que prévu : son intérêt pour la poésie ne lui ôte pas le goût de faire les « 400 coups ». À 17 ans dans le but de se faire de l'argent de poche, la bande de copains dont il fait partie commet quelques larcins, en 1939 suite à des ennuis avec la police, il est envoyé à Paris chez sa tante.
Conscient de ses lacunes en matière de poésie, il apprend la versification et lit Villon, Baudelaire, Verlaine, Hugo .... Il acquiert ainsi une grande culture littéraire qui le pousse à écrire ses premiers recueils de poésies : Les Couleurs vagues, Des coups d'épée dans l'eau, annonçant le style des chansons à venir et où son anarchisme se fait jour.
En 1943, il part pour le Service de Travail Obligatoire en Allemagne. Il en revient clandestinement en 1944 et se cache chez la couturière de sa tante (La canne de Jeanne). Là, il vit dans des conditions très dures et compose, cherche des interprètes pour ses chansons, se produit hors programme dans des cabarets parisiens sans grand succès. Pierre Galante, une relation de Victor Laville, le présente à Patachou. Georges Brassens débute en 1952 dans son cabaret et chante des chansons aux textes osés pour l’époque. Elle confie à Victor Laville : « dans un an, il sera plus célèbre que moi ».
Deux ans après ses débuts, il fait salle comble dans tous les plus grands music halls parisiens. La personnalité de Brassens a déjà ses traits définitifs : la dégaine d'ours mal léché, la pipe et les moustaches, le verbe libre, imagé et frondeur et pourtant d'un classicisme scrupuleux, le goût des tournures anciennes, le culte des copains et le besoin de solitude, une culture littéraire, un vieux fond libertaire étayé par un individualisme aigu, un antimilitarisme et un athéisme profond, un mépris du confort, de l'argent et des convenances
Il rencontre Joha Heimann en 1947, qu’il surnomme « puppchen » (petite poupée). Elle restera sa compagne jusqu’à son décès le 29 octobre 1981 près de Montpellier.
L'’écrivain René Fallet dira de lui dans Le Canard enchaîné du 29 avril 1953 : « La voix de ce gars est une chose rare et qui perce les coassements de toutes ces grenouilles du disque et d’ailleurs. Une voix en forme de drapeau noir, de robe qui sèche au soleil, de coup de poing sur le képi, une voix qui va aux fraises, à la bagarre et… à la chasse aux papillons. »
En 1954, il reçoit le Grand Prix du Disque et en 1967 le Grand Prix de l’Académie de Poésie. Dorénavant il alterne les tours de chant et les tournées à l’étranger (1958 : Suisse, Rome, 1959 : Belgique, Afrique du Nord, 1961 : Québec, etc).
En 1965, il compose la fameuse chanson : Les Copains d’abord. (pour la B.O. du Le film d’Yves Robert " Les Copains"), sa renommée devient internationale.
On lui a consacré aujourd'hui plus de cinquante thèses, on le chante partout : au Japon, en Russie, en Amérique du Nord, en Italie, en Espagne, etc. Il est traduit dans une vingtaine de langues et a vendu environ 20 millions d'albums, de 1953 à 1981.
La maladie l’emporte dans la nuit du jeudi 29 octobre 1981. Georges Brassens est inhumé à Sète, dans le caveau familial au cimetière le Py , «le cimetière des pauvres», situé en bordure d’étang de Thau. | |
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| Sujet: Re: L'Espace BRASSENS, un musée pour le poète ! Sam 31 Juil - 13:15 | |
| - Citation :
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Supplique pour être enterré sur la plage de Sète (extraits)
Mon caveau de famille hélas ! n'est pas tout neuf. Vulgairement parlant, il est plein comme un oeuf Et, d'ici que quelqu'un n'en sorte, il risque de se faire tard et je ne peux Dire à ces braves gens " poussez vous donc un peu !" Place aux jeunes en quelque sorte.
Juste au bord de la mer, à deux pas des flots bleus, creusez, si c'est possible, un petit trou moelleux
Une bonne petite niche, auprès de mes amis d'enfance, les dauphins, Le long de cette grève où le sable est si fin, sur la plage de la corniche.
C'est une plage où, même à ses moments furieux, Neptune ne se prend jamais trop au sérieux, Où, quand un bateau fait naufrage, le capitaine crie :" je suis le maître à bord ! Sauve qui peut ! le vin et le pastis d'abord! chacun sa bonbonne et courage !"
Et c'est là que jadis, à quinze ans révolus, à l'âge où s'amuser tout seul ne suffit plus, Je connus la prime amourette. Auprès d'une sirène, une femme-poisson, Je reçus de l'amour la première leçon, avalai la première arête ...
---- § ---- La tombe de Georges Brassens se trouve au cimetière le Py, section 9, allée A., les passants viennent "voir" Georges Brassens. Ils se recueillent sur sa tombe d'une grande simplicité, à l'image de ce que fut sa vie, faite de travail, de discrétion, de générosité mais aussi de coups de gueule ! | |
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| Sujet: Re: L'Espace BRASSENS, un musée pour le poète ! Sam 31 Juil - 13:48 | |
| Expositions en coursEspace Brassens
Brassens et Paris Match Du 9 juillet au 9 janvier 2011
"Je déteste Paris Match mais je luis dois une fière chandelle" Cette boutade de Brassens évoque le coup de pouce déterminant que deux amis sétois, anciens condisciples au Collège Paul Valéry, devenus journalistes à Paris Match, Roger Therond et Victor Laville, lui ont donné en 1952, alors qu'il était totalement inconnu, hébergé chez Jeanne. C’est grâce à eux que Brassens fut accueilli chez Patachou où son tour de chant révolutionna vite Paris.
Son premier disque avec «L’auvergnat», «La mauvaise réputation» et «Gare au gorille», lui assura d’entrée une gloire nationale. Ce sont ces épisodes que retrace l’expo de l’Espace Brassens qui, jusqu’au 9 janvier, présente les premières photos de Brassens puis les suivantes prises par les photographes de Paris-Match tout au long de sa carrière, à partir des archives explorées par Régine Monpays. Elle en a ramené quinze images fortes, parfois inédites, présentées en grand format, qui font revivre le parcours de Brassens de 1953 à 1981, accompagnées des nombreux articles consacrés à Brassens par le grand hebdo.
67, Boulevard Camille Blanc 34200 Sète Tél: 33 (0)4 99 04 76 26 espacegeorgesbrassens@ville-sete.frwww-sete.fr/brassens | |
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| Sujet: Re: L'Espace BRASSENS, un musée pour le poète ! Sam 31 Juil - 13:54 | |
| CENTRE GEORGES BRASSENS =============================== 64, Boulevard Camille Blanc Sète 33 04 67 53 32 77( Localisez ce musée sur la carte de Sete )
- Les Programmes Une premiere partie axée sur les aspects biographiques avec un éclairage tout particulier sur les images, les sensations. Une seconde partie, la salle vidéo
qui diffuse des documents, interviews tour de chant.. Une troisième partie propose une approche de l'oeuvre au travers de quelques grands thèmes: l'anticonformisme, les poètes, les femmes.
Le mois Brassens. Un octogénaire toujours d'actualité Brassens nous a quitté depuis vingt ans. Il aurait eu 80 ans et nul doute qu'il nous aurait sorti à cette occasion un texte malicieux sur le troisième age. Après les hommages d'octobre qui se sont manifestés dans toute la France et même au delà, "La Lettre" ajoute quelques éléments montrant que le locataire du cimetière Le Py reste d'actualité.Sa dernière compilation s'est vendue à 300 000 exemplaires, 1 600 écoles ou rues portent son nom, 650 interprètes ont repris ses chansons en 43 langues. Sur internet, 4 600 sites lui sont consacrés et, dans les maternelles, on chante toujours "La cane de Jeanne".Une discographie
- Disque 1 "La mauvaise réputation" - 1952/1954 (disque philips 6499-776 cassette 7102-502)
- Disque 2 "Les amoureux des bancs publics" - 1952/1954 (disque philips 6499-777 cassette 7102-503)
- Disque 3 "Chanson pour l'auvergnat" - 1953/1956 (disque philips 6499-778 cassette 7102-504)
- Disque 4 "Je me suis fait tout petit" - 1955/1957 (disque philips 6499-779 cassette 7102-505)
- Disque 5 "Le pornographe" - 1956/1960 (disque philips 6499-780 cassette 7102-506)
- Disque 6 "Le mécréant" - 1960/1962 (disque philips 6499-781 cassette 7102-507)
- Disque 7 "Les trompettes de la renommée " - 1961/1966 (disque philips 6499-782 cassette 7102-508)
- Disque 8 "Les copains d'abord" - 1965 (disque philips 6499-783 cassette 7102-509)
- Disque 9 "La non demande en mariage" - 1966 (disque philips 6499-784 cassette 7102-511)
- Disque 10 "Misogynie mise à part" - 1969 (disque philips 6499-785 cassette 7102-511)
- Disque 11 "Mourir pour des idées" - 1960/1962 (disque philips 6499-786 cassette 7102-512)
- Disque 12 "Don Juan" - 1976 (disque philips 6499-787 cassette 7102-513)
- Disque 13 -Disque document- Oeuvres de : Aristide Bruant, Gustave Nadaud, Alfred de Musset, Norge, Henri Colpi, interprétées par Georges Brassens
- Disque 14 - 1976 (disque philips 6499-789 cassette 7102-515)
- Disque 15 - 1976 (disque philips 6499-790 cassette 7102-516)
Le sauteur et le gorille L'éditeur Équinoxe a réédité l'ouvrage d'Éric Battista "Brassens, entretiens et souvenirs intimes" paru l'an dernier et déjà épuisé. Pour l'occasion, Éric Battista a rendu le livre plus copieux et encore plus passionnant en ajoutant un commentaire sur ses poèmes et chansons posthumes ainsi que de nombreux textes manuscrits de l'oeuvre de Brassens. "Le sauteur" (comme le surnommait Brassens à cause de sa spécialité sportive qui le fit participer à trois Jeux olympiques) a été le complice, le confident et le témoin de Brassens intime, dans une familiarité quotidienne, que ce soit à Sète, à Paris, à Crespiere, en Bretagne et, pour finir, à Saint-Gély-du-Fesc où le poète finit son parcours. Grace à ses notes prises à la fin de chaque journée passée en sa compagnie, Battista nous rapporte un Brassens authentique. Un bouquin indispensable à qui veut réellement connaître le poète au jour le jour. C'est un devoir fraternel qu'Éric a voulu rendre à son ami, loin de toute préoccupation journalistique ou éditoriale. Une expo familiale La rue de l'Hospice, une rue prédestinée aux ascendants maternels et paternels de Brassens ! Arrivés à des dates voisines, vers 1880, ces deux familles originaires l'une de Castelnaudary, l'autre de Marsico Nuovo en Italie, s'installent sans se connaître dans cette rue. Deux générations plus tard, elles s'allient lors du mariage d'Elvire (l'italienne) et de Jean-Louis, futurs parents de l'artiste. Le service des Archives de la ville de Sète a reconstitué l'histoire généalogique des deux ascendances, tout en essayant de présenter les liens qui unissaient les uns aux autres: la pratique d'un même métier, des goûts communs comme celui de la chanson, et les élans des coeurs, même si parfois ils sont restés inavoués: "Maman, Papa... il n'y eut pas entre nous, de tendresse ou de mots doux, pourtant on s'aimait bien". A voir aux Archives municipales du lundi au vendredi de 8h45 à 12h et 13h30 à 17h30. | |
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| Sujet: Re: L'Espace BRASSENS, un musée pour le poète ! Sam 31 Juil - 14:14 | |
| Édition du vendredi 30 juillet 2010 Expo Brassens, l’éternel estivant - Citation :
- Depuis le 9 juillet, l’Espace Georges Brassens de Sète s’est enrichi d’une exposition qui relie le poète au journal Paris Match. L’occasion de visiter « l’éternel estivant qui passe sa mort en vacances… »
Régine Monpays est en quelque sorte la gardienne du temple. A ceci près qu’il n’y a pas de temple. Le mot même de « musée », la ville de Sète s’en était méfié quand il s’est agi d’organiser à une tirée d’aile de mouette de sa modeste tombe, un espace dédié au grand Georges Brassens. Le plus moustachu, le plus populaire, le plus "couillu" de ses enfants (1). Et depuis 19 ans, Régine sait parfaitement, avec son équipe, mettre en scène de façon intime et charnelle la mémoire de cet inestimable artiste. En cassant d’emblée une idée préconçue : « On a trop dit que Brassens ne parlait pas. Vous en connaissez, vous, des Sétois qui ne parlent pas ! ». Alors il parle, et si ce n’est pas assez, il y a des textes, ses chansons bien sûr, mais aussi des lettres d’amoureux qui ont dévoré tous les poètes ayant fortifié la colonne vertébrale de la langue française. Une plume terriblement séductrice. Des photographies. Et des films. Et des premières guitares. Et ceci encore qui est bel et bien une pipe. On peut, sur un très pacifique parcours, se perdre avec bonheur entre vrai banc public (si, si), sourire d’Auvergnat, la Jeanne, la "Püpchen" (2) et autres femmes. Brassens ne souriait pas à tout propos et il était plutôt timide. « Mais c’était vraiment un tombeur », chuchote Régine que tout le monde entend. « Regardez comme les femmes le regardaient… ». Sur le célèbre hebdomadaire qui lui a consacré deux fois sa Une, dont une fois pour sa mort, Brassens avait une formule bien à lui : « Je déteste Paris Match mais je lui dois une fière chandelle ». Manière sans doute de dire une méfiance pour le « choc des photos » mais dire aussi la vérité. Car sans ses amis sétois journalistes de ce canard grand public, Roger Thérond et Victor Laville, ces "têtes blondes" du collège, il n’aurait peut-être pas eu le courage ni l’opportunité de rencontrer Patachou. Celle-là même qui en 1952 faisait la pluie et le beau temps sur les nuits montmartroises. Et grâce à qui le Gorille put enfin sortir de la cage d’un quasi anonymat… Construit en 1991 et remodelé en 2006 avec un doublement de sa surface, l’espace Brassens est un lieu rare. Peu de chanteurs, fussent-ils un peu plus que des chanteurs, ont droit à une telle seconde vie. Une seconde chance pour nous, qui venons parfois de très loin : « Il n’est pas rare de recevoir des Japonais ou des Argentins qui sont de véritables connaisseurs de Brassens ». Régine est fière de son grand protégé. « Il faut se souvenir que dans le monde aujourd’hui, environ mille chanteurs professionnels interprètent son répertoire de façon régulière… ». On ne vous parle même pas de Paco Ibañez, censément un voisin de palier. Régine prend la chanson au sérieux et, jeune fille, elle chantait Brassens par goût. Dans son bureau, deux grandes photos de Barbara lui tiennent compagnie. Mais au-delà de l’auteur qui voulait lire tous les livres, du musicien qui écoutait du jazz tous les jours, c’est bien le bonhomme qui l’intéresse. « Je vis avec Georges depuis dix-neuf ans et j’ai été la petite dernière du clan Brassens. C’est un personnage au charisme incroyable. Libertaire et d’une tolérance extrême. Capable de dire vraiment les choses sans être un donneur de leçon ». Une très bonne réputation, finalement. Jean-François BOURGEOT(1) Paul Valéry et Jean Vilar étant les deux autres stars du ciel sétois. (2) Petite poupée en russe. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: L'Espace BRASSENS, un musée pour le poète ! Dim 1 Aoû - 23:09 | |
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Supplique pour être enterré sur une plage de Sète Georges Brassens
La Camarde qui ne m'a jamais pardonné, D'avoir semé des fleurs dans les trous de son nez, Me poursuit d'un zèle imbécile. Alors cerné de près par les enterrements, J'ai cru bon de remettre à jour mon testament, De me payer un codicille.
Trempe dans l'encre bleue du Golfe du Lion, Trempe, trempe ta plume, ô mon vieux tabellion, Et de ta plus belle écriture, Note ce qu'il faudra qu'il advint de mon corps, Lorsque mon âme et lui ne seront plus d'accord, Que sur un seul point : la rupture.
Quand mon âme aura pris son vol à l'horizon, Vers celle de Gavroche et de Mimi Pinson, Celles des titis, des grisettes. Que vers le sol natal mon corps soit ramené, Dans un sleeping du Paris-Méditerranée, Terminus en gare de Sète.
Mon caveau de famille, hélas ! n'est pas tout neuf, Vulgairement parlant, il est plein comme un ?uf, Et d'ici que quelqu'un n'en sorte, Il risque de se faire tard et je ne peux, Dire à ces braves gens : poussez-vous donc un peu, Place aux jeunes en quelque sorte.
Juste au bord de la mer à deux pas des flots bleus, Creusez si c'est possible un petit trou moelleux, Une bonne petite niche. Auprès de mes amis d'enfance, les dauphins, Le long de cette grève où le sable est si fin, Sur la plage de la corniche.
C'est une plage où même à ses moments furieux, Neptune ne se prend jamais trop au sérieux, Où quand un bateau fait naufrage, Le capitaine crie : "Je suis le maître à bord ! Sauve qui peut, le vin et le pastis d'abord, Chacun sa bonbonne et courage".
Et c'est là que jadis à quinze ans révolus, A l'âge où s'amuser tout seul ne suffit plus, Je connu la prime amourette. Auprès d'une sirène, une femme-poisson, Je reçu de l'amour la première leçon, Avalai la première arête.
Déférence gardée envers Paul Valéry, Moi l'humble troubadour sur lui je renchéris, Le bon maître me le pardonne. Et qu'au moins si ses vers valent mieux que les miens, Mon cimetière soit plus marin que le sien, Et n'en déplaise aux autochtones.
Cette tombe en sandwich entre le ciel et l'eau, Ne donnera pas une ombre triste au tableau, Mais un charme indéfinissable. Les baigneuses s'en serviront de paravent, Pour changer de tenue et les petits enfants, Diront : chouette, un château de sable !
Est-ce trop demander : sur mon petit lopin, Planter, je vous en prie une espèce de pin, Pin parasol de préférence. Qui saura prémunir contre l'insolation, Les bons amis venus faire sur ma concession, D'affectueuses révérences.
Tantôt venant d'Espagne et tantôt d'Italie, Tous chargés de parfums, de musiques jolies, Le Mistral et la Tramontane, Sur mon dernier sommeil verseront les échos, De villanelle, un jour, un jour de fandango, De tarentelle, de sardane.
Et quand prenant ma butte en guise d'oreiller, Une ondine viendra gentiment sommeiller, Avec rien que moins de costume, J'en demande pardon par avance à Jésus, Si l'ombre de sa croix s'y couche un peu dessus, Pour un petit bonheur posthume.
Pauvres rois pharaons, pauvre Napoléon, Pauvres grands disparus gisant au Panthéon, Pauvres cendres de conséquence, Vous envierez un peu l'éternel estivant, Qui fait du pédalo sur la vague en rêvant, Qui passe sa mort en vacances.
Vous envierez un peu l'éternel estivant, Qui fait du pédalo sur la plage en rêvant, Qui passe sa mort en vacances,
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| | | jacommos Admin
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| Sujet: Re: L'Espace BRASSENS, un musée pour le poète ! Lun 2 Aoû - 8:01 | |
| - Citation :
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GEORGES BRASSENS
L'inspiration et les idées d'une chanson, comment çà se dessine, çà murit et prend forme ! çà part d'une phrase jetée sur une feuille ... elle dort, 6 jours, 6 mois, 6 ans, et un jour elle devient une chanson.
... Tantôt venant d'Espagne et tantôt d'Italie, Tous chargés de parfums, de musiques jolies, Le Mistral et la Tramontane, Sur mon dernier sommeil verseront les échos, De villanelle, un jour, un jour de fandango, De tarentelle, de sardane ...
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