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"La voix de Nolwenn ? une élégance souveraine, de la soie, du velours." Patrice Demailly. - - - - "Le talent sans génie est peu de chose. Le génie sans talent n'est rien" Valery. |
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| JEAN FERRAT | |
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Auteur | Message |
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jacommos Admin
Nombre de messages : 7161 Age : 61 Localisation : le Sud Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: JEAN FERRAT Jeu 3 Avr - 18:36 | |
| Jean Ferrat : Biographie Lorsque Jean Tenenbaum naît à Vaucresson dans les Hauts de Seine, ce 26 décembre 1930, rien ne laisse présager un destin unique. Il est le dernier enfant d'une famille de quatre, fils d'un joaillier et d'une fleuriste.
Après des études au lycée Jules Ferry de Versailles où sa famille s'est installée, il commence à se tourner vers la chimie. Mais pendant la guerre, son père est déporté. Tout change pour Jean qui est obligé de travailler pour aider sa famille à survivre. Déjà son goût pour l'art se fait sentir. C'est d'abord vers le théâtre que Jean se tourne en rentrant dans une troupe dans les années 50. Du théâtre à la chanson
En fréquentant les cabarets avec ses amis, il se lance dans la musique, en écrivant sous le pseudonyme de Jean Laroche et en jouant de la guitare dans un orchestre de jazz.
Même si ses premiers essais ne donnent pas grand chose, il est désormais convaincu qu'il sera chanteur. Nous sommes en 1952. Aragon
Ses premiers succès, il les doit à Aragon en adaptant Les yeux d'Elsa, poème de l'écrivain français que Jean Ferrat admire beaucoup. En 1957, ses débuts sur scènes ont lieu à La Colombe, en première partie de Guy Béart.
Puis il chante au Milord l'Arsouille ou à L'Echelle de Jacob. Ce tremplin lui permet d'enregistrer en 1958 son premier 45 tours. Mais surtout, d'autres artistes commencent à interpréter ses titres, comme André Claveau ou Christine Sèvres, une jeune chanteuse qui, en 1961, deviendra son épouse. Une rencontre riche
En 1959, Jean rencontre Gérard Meys, qui deviendra son meilleur ami, et qui lui permet d'enregistrer en 1960, son premier quatre titres, Ma môme. C'est son premier succès personnel.
Même si l'artiste ne cache jamais ses appartenances politiques et philosophiques (très à gauche), ce qui lui vaudra durant sa carrière quelques censures, il n'en reste pas moins un poète de l'amour et de la fraternité.
Son premier album sort en 1961, et ses titres lui valent dès la même année, le Prix de la Sacem. Le voilà parti sur scène, notamment en première partie de Zizi Jeanmaire à l'Alhambra.
De concerts en albums, Ferrat obtient un succès grandissant, jusqu'au troisième album Nuit et brouillard, dont le thème principal est la déportation, qui marque les esprits et fait de Ferrat un artiste à part. La montagne et Potemkine
Ce sont surtout ces deux titres que sont La montagne (1964) et Potemkine (1965) qui propulse Ferrat au sommet. Mais l'homme sait rester humble, et tout en continuant sa carrière, de Bobino à l'Alhambra, il s'installe à Antraigues, au coeur de l'Ardèche, et s'isole pour vivre la vraie vie.
Ses sorties sont lointaines: Mexique ou Cuba, d'où il ramène sa célèbre moustache et de nombreux titres tels que Guérilleros. Sa gloire est désormais internationale, et sa plume vengeresse égratigne le monde fort perturbé de cette époque (mai 1968 et les bouleversements d'Europe de l'Est font rage). Ce n'est pas la censure qui arrête Jean Ferrat. Aragon (bis)
C'est à nouveau Aragon qui, au début des années 1970, va donner à Ferrat l'occasion de briller: Aimer à perdre la raison et son album Ferrat chante Aragon font un malheur.
Ce disque reste encore aujourd'hui un des plus grands succès populaires français. Mais le chanteur, las de la vie de scène et de la notoriété, s'isole: il fait ses adieux à la scène à la fin de l'année 1972, et malgré la production régulière de nouveaux albums ou de reprises, il se fait plus rare.
Profitant du rachat de la maison Barclay par Polygram, Ferrat réenregistre une grosse centaine de ses chansons et les publie en 1980 dans un coffret de douze disques, énorme travail qui lui vaudra de nombreuses récompenses et une notoriété grandissante. La mort de son épouse...
... en novembre 1981 le plonge dans un grand désarroi et une solitude volontaire. Il lui faudra des années avant de revenir sur le devant de la scène grâce à un album, Je ne suis qu'un cri en 1985, et la même année, un passage à la télévision dans l'émission de Pivot.
Au fil des années, Ferrat continue d'être un des artistes français les plus appréciés, surtout après les "départs" de Brassens, Brel et Ferré.
Après une intégrale 61-91 sortie en 1991, puis après l'intégrale Ferrat Aragon sortie peu après, Ferrat nous offre de temps en temps quelques merveilles dont il a le secret.
Chanté par les plus grands (Gréco, Aubret, Jeanmaire, Guichard pour lequel Ferrat écrit Mon vieux...) écouté et aimé par de nombreuses générations de public, de 7 à 77 ans, Jean Ferrat reste un chanteur unique, à l'écriture remarquable, aux idées fidèles et humanistes, discret et humble. Un homme riche d'humanité et de beauté, un vrai poète en somme...
Sébastien Brumont
Jean Ferrat, Immense artiste nous propose une Oeuvre Artistique, très riche, trés variée......et parfois très surprenante...
Lui le militant, lui l'homme engagé, lui le poète sut nous offrir aussi de magnifiques chansons d'amour, mais aussi quelques chansons plus rigolotes remplies d'humour et de poèsie ! Jean Ferrat Une femme honnête , issue de l'album "A Moi l'Afrique"
Paroles et Musique: Jean Ferrat 1972 "Jean Ferrat - Vol.1 (1999)" Vous allez ma fille voguer vers Cythère Mais j'ai le devoir de vous avertir Puisqu'il faut parler de choses vulgaires Evoquant les feux qui vous font frémir Evoquant les feux qui vous font frémir Une femme honnête n'a pas de plaisir
Qu'elle soit couchée ou genoux en terre Point d'égarements en puissants soupirs En cris émouvants "Ah je vais mourir" Prise de cent mille ou d'une manière Prise de cent mille ou d'une manière Une femme honnête n'a pas de plaisir
Assaillie devant brisée par derrière Si vous vous sentiez prête à défaillir Songez à l'enfer songez aux martyrs C'est en revivant ce qu'ils ont souffert C'est en revivant ce qu'ils ont souffert Qu'une femme honnête n'a pas de plaisir
Monsieur le curé le disait naguère A la frêle enfant en proie au désir On peut succomber mais ne point faillir Même en se livrant aux joies solitaires Même en se livrant aux joies solitaires Une femme honnête n'a pas de plaisir
Cédant aux folies d'autres partenaires S'il vous arrivait de vous divertir En brisant les liens que l'hymen inspire Sachez qu'au sein même de l'adultère Sachez qu'au sein même de l'adultère Une femme honnête n'a pas de plaisir
Et si votre époux glacé de colère Eperdu d'amour et fou de désir Vous criait un jour "On dirait ta mère!" Ce beau compliment devrait vous réjouir Ce beau compliment devrait vous réjouir Une femme honnête n'a pas de plaisir
Dernière édition par jacommos le Dim 21 Fév - 20:01, édité 2 fois | |
| | | Gilou Admin
Nombre de messages : 15295 Localisation : Sud Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Re: JEAN FERRAT Jeu 3 Avr - 18:46 | |
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: JEAN FERRAT Jeu 3 Avr - 20:31 | |
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| | | jacommos Admin
Nombre de messages : 7161 Age : 61 Localisation : le Sud Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Re: JEAN FERRAT Jeu 3 Avr - 20:33 | |
| Celle-ci révèle vraiment son talent de poète :
Jean Ferrat
Picasso colombe Musique: Jean Ferrat
Il était un homme-oiseau Qui cueillit le monde rond L'ouvrit de ses doigts pipeaux L'enfouit dans son œil citron Puis déshabilla les dieux Les fit danser dans les bois Les croqua de ses dents bleues Les enivra de hautbois
Picasso colombe au laurier Fit Guernica la mort aux cornes Pour que dans un monde sans bornes La nuit ne vienne plus jamais La nuit ne vienne plus jamais
Il était un homme-fruit Qui roula dans l'herbe crue Sur une femme pétrie Par un dieu Pan au poil dru Femme il fendit ton chignon D'un coup de soleil tranchant Le fendit comme un oignon Dans la cuisine des champs
Picasso colombe au laurier Fit Guernica la mort aux cornes Pour que dans un monde sans bornes La nuit ne vienne plus jamais La nuit ne vienne plus jamais
Il était un homme enfin Prit le fruit et le croqua Prit l'oiseau le fit humain Coloriant aux éclats But le temps et s'enivra But le vin qui devint pur Prit la cage et la brisa Sur la porte du futur
Picasso colombe au laurier Fit Guernica la mort aux cornes Pour que dans un monde sans bornes La nuit ne vienne plus jamais La nuit ne vienne plus jamais La nuit ne vienne plus jamais
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| | | claudia
Nombre de messages : 9072 Age : 76 Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Re: JEAN FERRAT Jeu 3 Avr - 20:42 | |
| j'aime beaucoup Jean FERRAT . | |
| | | jacommos Admin
Nombre de messages : 7161 Age : 61 Localisation : le Sud Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Re: JEAN FERRAT Jeu 3 Avr - 20:45 | |
| Si Antonio Vivaldi a magnifiquement composé "Les Quatre Saisons" (1678-1741)
Jean Ferrat a lui superbement écrit et composé :
Les saisons Musique: Jean Ferrat
Ah les saisons Ah les saisons Je ne me lasse pas D'en rêver les odeurs D'en vivre les couleurs D'en trouver les raisons Ah les saisons Ah les saisons
Je serai l'automne à tes pieds Tu seras l'été à ma bouche L'hiver aux doigts bleus qui se couche Nous serons printemps fou à lier
Ah les saisons Ah les saisons Ja vais sans me lasser En guetter les rumeurs En voler les ardeurs En vivre à tes côtés Ah les saisons Ah les saisons
Voir un seul hiver t'affamer Encore un été t'épanouir Encore un printemps t'enflammer Un seul automne pour en rire
Ah les saisons Ah les saisons Je ne me lasse pas D'en distiller les fleurs D'en jalouser chaque heure D'en mourir sans raison Ah les saisons Ah les saisons
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| | | jacommos Admin
Nombre de messages : 7161 Age : 61 Localisation : le Sud Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Re: JEAN FERRAT Jeu 3 Avr - 20:51 | |
| - claudia a écrit:
- j'aime beaucoup Jean FERRAT .
Bonsoir Nounouka et Claudia! Ferrat fut une sorte de révélation en ce qui me concerne ! Certes c'est un artiste très engagé politiquement avec des chansons très fortes, mais certaines autres qu'elles soient d'amour ou de description sont tout simplement sublimes ! :cheers: | |
| | | Invité Invité
| | | | jacommos Admin
Nombre de messages : 7161 Age : 61 Localisation : le Sud Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Re: JEAN FERRAT Jeu 3 Avr - 21:02 | |
| Jean Ferrat, le poète a écrit : La femme est l'avenir de l'homme Musique: Jean Ferrat
Le poète a toujours raison Qui voit plus haut que l'horizon Et le futur est son royaume Face à notre génération Je déclare avec Aragon La femme est l'avenir de l'homme
Entre l'ancien et le nouveau Votre lutte à tous les niveaux De la nôtre est indivisible Dans les hommes qui font les lois Si les uns chantent par ma voix D'autres décrètent par la bible
Le poète a toujours raison Qui détruit l'ancienne oraison L'image d'Eve et de la pomme Face aux vieilles malédictions Je déclare avec Aragon La femme est l'avenir de l'homme
Pour accoucher sans la souffrance Pour le contrôle des naissances Il a fallu des millénaires Si nous sortons du moyen âge Vos siècles d'infini servage Pèsent encor lourd sur la terre
Le poète a toujours raison Qui annonce la floraison D'autres amours en son royaume Remet à l'endroit la chanson Et déclare avec Aragon La femme est l'avenir de l'homme
Il faudra réapprendre à vivre Ensemble écrire un nouveau livre Redécouvrir tous les possibles Chaque chose enfin partagée Tout dans le couple va changer D'une manière irréversible
Le poète a toujours raison Qui voit plus haut que l'horizon Et le futur est son royaume Face aux autres générations Je déclare avec Aragon La femme est l'avenir de l'homme
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: JEAN FERRAT Jeu 3 Avr - 21:06 | |
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| | | jacommos Admin
Nombre de messages : 7161 Age : 61 Localisation : le Sud Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Re: JEAN FERRAT Jeu 3 Avr - 21:19 | |
| Si Le Grand Georges Brassens la jouait toujours avec beaucoup de modestie, Jean Ferrat lui avait déjà décidé de faire son autocritique......
Jean Ferrat Quand on n'interdira plus mes chansons
(issue de l'album "L'Amour est Cerise" 1980) Musique: Jean Ferrat Quand on n'interdira plus mes chansons Je serai bon bon bon bon bon bon bon Quand on n'interdira plus mes chansons Je serai bon à jeter sous les ponts
Je n'chanterai plus qu'les p'tits oiseaux L'amour le ciel la terre et l'eau Dans la fanfare opposition Je soufflerai plus d'hélicon Je ferai plus mal à personne J'aurai la plume aseptisée J'aurai plus la voix qui détonne Dans les grands shows télévisés
Quand on n'interdira plus mes chansons Je serai bon bon bon bon bon bon bon Quand on n'interdira plus mes chansons Je serai bon à jeter sous les ponts
Je serai le champion du bof Toujours au côté du plus fort Un genre de nouveau philosophe Avec l'idéal au point mort Je serai plus l'affreux jojo Qui met ses rimes où il faut pas Qui fait d'la peine aux collabos Figaro-ci Figaro-là
Quand on n'interdira plus mes chansons Je serai bon bon bon bon bon bon bon Quand on n'interdira plus mes chansons Je serai bon à jeter sous les ponts
La majorité silencieuse Ayant enfin trouvé sa voix J's'rai plus la maladie honteuse Le chantre qu'on cache à papa J'incarnerai ces pauvres types Les masochistes du pouvoir Qui se régalent par principe En recevant des coups de barre
Quand on n'interdira plus mes chansons Je serai bon bon bon bon bon bon bon Quand on n'interdira plus mes chansons Je serai bon à jeter sous les ponts
Enfant chéri des monopoles J'aurai mon avenir assuré J'invent'rai plus de carmagnoles Qu'avec l'accord de l'Elysée Je deviendrai super enzyme Je deviendrai super glouton En glorifiant à plein régime L'Europe des supers patrons
Quand on n'interdira plus mes chansons Je serai bon bon bon bon bon bon bon Quand on n'interdira plus mes chansons Je serai bon à jeter sous les ponts | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: JEAN FERRAT Jeu 3 Avr - 21:28 | |
| Dans la jungle ou dans le zoo by Jean Ferrat
Ainsi donc ainsi donc Il n'y aurait plus rien à faire Qu'à mettre la clé sous la porte De ce château sombre et désert Où gisent nos illusions mortes Ainsi donc ainsi donc Vite fait serait l'inventaire De ces chambres abandonnées Aux lits recouverts de poussière Aux parquets noirs de sang séché Et sur les carreaux des fenêtres On pourrait écrire à la craie : "Tout demain devra disparaître Des choses que l'on a cru vraies" Et dans ce monde à la dérive Pareils aux autres animaux Nous n'aurions d'autre choix pour vivre Que dans la jungle ou dans le zoo
Ainsi donc ainsi donc Il n'y aurait plus rien à voir Circulez mais circulez donc Ainsi finirait notre histoire Sous le poids des malédictions Ainsi donc ainsi donc Faudrait faire amende honorable Raser les murs courber le dos Se résigner au pitoyable Errer de goulags en ghettos Tout ne serait que simulacre Toute espérance sans lendemain Rien ne servirait de se battre Pour un monde à visage humain Il faudrait brûler tous les livres Redevenir des animaux Sans avoir d'autre choix pour vivre Que dans la jungle ou dans le zoo
Ainsi donc ainsi donc Contre la faim contre la haine Contre le froid la cruauté De la longue quête incertaine Pour affirmer sa dignité Ainsi donc ainsi donc Il nous faudrait tout renier De la bataille surhumaine Que depuis l'âge des cavernes L'homme à lui-même s'est livré Ne tirez pas sur le pianiste Qui joue d'un seul doigt de la main Vous avez déchiffré trop vite "La musique de l'être humain" Et dans ce monde à la dérive Son chant demeure et dit tout haut Qu'il y a d'autres choix pour vivre Que dans la jungle ou dans le zoo Qu'il y aura d'autres choix pour vivre Que dans la jungle ou dans le zoo
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| | | jacommos Admin
Nombre de messages : 7161 Age : 61 Localisation : le Sud Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Re: JEAN FERRAT Sam 5 Avr - 9:09 | |
| Voilà l'Une des chansons les plus symboliques écrites par Jean Ferrat, lui le sympathisant communiste n'aura jamais renié son esprit de libre penseur, de plus durant toute sa carrière il n'aura jamais hésité à s'exprimer sans langue de bois, comme "le prophète artiste et poète" qu'il restera à jamais dans l'esprit de tous ceux qui pensent que la vérité et l'éthique sont des valeurs de la démocratie qu'il est impératif de sauvegarder...
Merci à lui d'être un homme honnête ! :cheers:
LE BILAN 1980
Ah ils nous en ont fait avaler des couleuvres De Prague à Budapest de Sofia à Moscou Les staliniens zélés qui mettaient tout en oeuvre Pour vous faire signer les aveux les plus fous Vous aviez combattu partout la bête immonde Des brigades d’Espagne à celles des maquis Votre jeunesse était l’histoire de ce monde Vous aviez nom Kostov ou London ou Slansky Au nom de l’idéal qui nous faisait combattre Et qui nous pousse encore à nous battre aujourd’hui Ah ils nous en ont fait applaudir des injures Des complots déjoués des dénonciations Des traîtres démasqués des procès sans bavures Des bagnes mérités des justes pendaisons Ah comme on y a cru aux déviationnistes Aux savants décadents aux écrivains espions Aux sionistes bourgeois aux renégats titistes Aux calmniateurs de la révolution Au nom de l’idéal qui nous faisait combattre Et qui nous pousse encore à nous battre aujourd’hui Ah ils nous en ont fait approuver des massacres Que certains continuent d’appeler des erreurs Une erreur c’est facile comme un et deux font quatre Pour barrer d’un seul trait des années de terreur Ce socialisme était une caricature Si les temps on changé des ombres sont restées J’en garde au fond du coeur la sombre meurtrissure Dans ma bouche à jamais le soif de vérité Au nom de l’idéal qui nous faisait combattre Et qui nous pousse encore à nous battre aujourd’hui Mais quand j’entends parler de "bilan" positif Je ne peux m’empêcher de penser à quel prix Et ces millions de morts qui forment le passif C’est à eux qu’il faudrait demander leur avis N’exigez pas de moi une âme de comptable Pour chanter au présent ce siècle tragédie Les acquis proposés comme dessous de table Les cadavres passés en pertes et profits Au nom de l’idéal qui nous faisait combattre Et qui nous pousse encore à nous battre aujourd’hui C’est un autre avenir qu’il faut qu’on réinvente Sans idole ou modèle pas à pas humblement Sans vérité tracée sans lendemains qui chantent Un bonheur inventé définitivement Un avenir naissant d’un peu moins de souffrance Avec nos yeux ouverts et grands sur le réel Un avenir conduit par notre vigilance Envers tous les pouvoirs de la terre et du ciel Au nom de l’idéal qui nous faisait combattre Et qui nous pousse encore à nous battre aujourd’hui
Jean FERRAT
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| | | jacommos Admin
Nombre de messages : 7161 Age : 61 Localisation : le Sud Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Une Biographie plus complète de Jean Ferrat Sam 5 Avr - 9:18 | |
| Jean FERRAT
Amour, tendresse, combat, Jean Ferrat reste toute sa carrière un homme fidèle à ses engagements. Admirateur du poète Aragon, compagnon de route du parti communiste, Ferrat déclare que "la femme est l’avenir de l’homme". En marge du show business, chacune de ses apparitions est désormais un événement.
Jean Tenenbaum, futur Jean Ferrat, naît le 26 décembre 1930, à Vaucresson dans la région parisienne. Il est le plus jeune d’une famille modeste de quatre enfants élevés par un père joaillier et une maman fleuriste. En 1935, ses parents s’installent à Versailles où quelques années après Jean entre au Collège Jules Ferry. Lorsque la Deuxième Guerre mondiale éclate, son père est déporté. A 15 ans, Jean quitte le lycée pour travailler afin d’aider un peu sa famille. Il commence parallèlement des études de chimie, mais déjà son attirance pour la musique et le théâtre se dessine très nettement.
Dès le début des années 50, il entre dans une troupe de théâtre et commence à fréquenter les cabarets. Il compose quelques titres et devient guitariste dans un orchestre de jazz. A partir de 52, il passe des auditions sous le nom de Jean Laroche mais sans trop de succès. Cependant, il décide de se consacrer entièrement à la musique et abandonne ses études et son travail.
En 1956, il met en musique un poème de Louis Aragon, "Les yeux d’Elsa". Jean Ferrat voue une grande admiration au poète français dont, tout au long de sa carrière, il chantera nombre de poèmes. Son éditeur de l’époque a l’idée de faire interpréter ce titre par André Claveau, chanteur très populaire dans les années 50, ce qui apporte au jeune artiste un début de notoriété. Les engagements ne se multiplient pas pour autant. Mais en 1957, il décroche un vrai contrat au cabaret La Colombe où il fait la première partie de Guy Béart avec la chanteuse également débutante, Anne Sylvestre.
En 1958, il enregistre un tout premier 45 tours, mais qui ne connaît guère de succès. Cette même année, une jeune chanteuse du nom de Christine Sèvres interprète certains de ses titres. Elle devient sa compagne, puis son épouse en 61.
Un chanteur engagé
Les événements s’accélèrent pour Jean Ferrat qui en 1959 rencontre celui qui restera jusqu’à aujourd’hui son éditeur et son ami, Gérard Meys. Grâce à cette rencontre, il signe un contrat chez Decca. Puis en 1960, sort son second 45 tours de quatre titres dont "Ma Môme", chanson populiste qui lui vaut son premier succès en radio. Sur le même disque, on trouve aussi un titre consacré à Federico Garcia Lorca, poète espagnol auquel il consacrera d’autres textes et dont il chantera également les poèmes. Ces deux titres illustrent bien les deux directions que prend l’ouvre de Ferrat soit d’une part un répertoire consacré à l’amour et à la fraternité, et d’autre part un répertoire motivé par la lutte contre toute forme d’oppression. Ces deux aspects se recoupent d’ailleurs bien souvent, mais l’engagement politique et humaniste du chanteur reste une caractéristique majeure de son travail. Proche du parti communiste, il gardera toujours un jugement très critique vis à vis de l’Union soviétique. Cet aspect de sa carrière lui vaudra de nombreux ennuis avec la censure et les autorités, mais fort d’une personnalité sincère et intègre, Jean Ferrat ne cessera jamais de s’exprimer sur les sujets qui le révoltent.
En 1961, Jean Ferrat est engagé pour six mois à l’Alhambra dans le spectacle de la chanteuse et danseuse Zizi Jeanmaire. Il sort également son tout premier 33 tours qui lui vaut le Prix de la SACEM (Société des Auteurs Compositeurs). Cette fois, sa carrière est lancée mais le succès public n’est pas encore vraiment au rendez-vous. En 1962, il part en tournée à travers la France et obtient de nombreux prix : le Prix Henri Crolla pour la chanson "Federico Garcia Lorca", le Prix de la Société des Auteurs et le Grand prix de l’Académie nationale du Disque. La reconnaissance professionnelle est incontestable. Le public commence à s’intéresser réellement à lui avec la chanson "Deux enfants au soleil" tirée du premier album et aussi rendue célèbre par l’interprétation d’Isabelle Aubret.
Le second 33 tours qui sort en 62 obtient un léger succès, mais c’est en 1963, l’album "Nuit et brouillard" qui marque un vrai démarrage. Ce titre, qui évoque la déportation, reste un titre majeur de son répertoire et marque fortement les esprits jusqu’à aujourd’hui. La diffusion de la chanson est plutôt "déconseillée" aux radios, mais le public ne reste pas indifférent à la force des propos de Jean Ferrat. Cet album, entièrement écrit par Ferrat, obtient le prix de l’Académie Charles Cros.
En 1964, sort un autre de ses plus fameux succès, "La Montagne". Cette chanson, extraite de l’album du même nom, évoque l’Ardèche, région de France chère au cour de Jean Ferrat qui s’installe cette année-là dans le village d’Antraigues qu’il ne quittera jamais.
En janvier 1965, il passe en vedette à l’Alhambra. Un nouvel album sort également avec le titre "Potemkine" qui provoque à nouveau un débat d’idées autour du communisme et de l’Union soviétique que Ferrat égratigne dans son texte. Cette chanson, interdite de télévision en France, l’empêche également d’effectuer un voyage en URSS peu après.
Cette même année, il varie un peu son travail en écrivant la musique de deux films dont celui de René Allio, "La Vieille Dame indigne". Puis en janvier 1966, il remonte sur scène, cette fois à Bobino.
1967 : voyage à Cuba
En 1967, Jean Ferrat effectue un voyage à Cuba qui le marque artistiquement, politiquement et humainement. Le séjour dure deux mois et demi et Ferrat y donne une dizaine de concerts. Dès son retour, après un passage au Mexique, il enregistre un album fortement empreint de cette expérience. Les titres qui en ressortent sont "Santiago" et "Guerilleros". C’est également suite à ce voyage que le chanteur laisse pousser sa célèbre moustache.
L’année suivante, c’est 1968 et son célèbre mois de mai. Jean Ferrat participe à des soirées organisées pour les grévistes à Bobino. Mais lorsque les chars russes envahissent Prague en Tchécoslovaquie, il reprend sa plume pour protester. Désormais très connu, il enchaîne les tournées en Europe, en Afrique du nord et au Canada où il est très populaire.
Fou de poésie, il fait parfois appel à des écrivains et poètes pour écrire ses textes. Un de ses principaux compagnons en matière d’écriture est son ami le poète Henri Gougaud avec qui il écrit une grande partie des titres de l’album qui paraît en 1969. De leur collaboration, on retient "La Matinée", duo entre Ferrat et son épouse. Jean Ferrat connaît à travers cet album de nouveaux démêlés avec la censure autour essentiellement du titre "Ma France".
1971 : retrouvailles avec Aragon
Outre un nouvel album en 1970, le chanteur donne douze récitals triomphaux au Palais des Sports et continue les tournées. L’année suivante, Jean Ferrat retrouve Louis Aragon et publie le célébrissime album "Ferrat chante Aragon". Sorti dans la discrétion, ce disque se vend en quelques mois à près d’un million d’exemplaires, chiffre doublé depuis. Un deuxième disque sort la même année avec une autre version très connue d’un poème d’Aragon, "Aimer à perdre la raison".
Las des tournées, Ferrat décide de faire ses adieux à la scène en 1972 du 6 au 29 octobre, au Palais des Sports. La même année Christine Sèvres arrête également totalement la chanson. A partir de cette époque, Jean Ferrat se fait plus rare. Ses productions discographiques s’espacent et après une ultime tournée 1973, on ne le reverra presque plus sur scène.
Fin 1975, il revient au devant de l’actualité musicale avec son album "La Femme est l’avenir de l’homme". Le succès est énorme et 500.000 albums s’écoulent en un mois. Outre la chanson-titre, qui avec "la Montagne" est peut-être sa chanson la plus célèbre, on doit noter un texte contre la guerre du Vietnam ("Un air de liberté"), ainsi qu’un nouveau poème d’Aragon ("Dans le silence de la ville") et d’Henri Gougaud ("Mon chant est un ruisseau").
L’année suivante, il réenregistre une dizaine de titres de ses débuts. Puis en 1979, il sort un autre album d’anciennes chansons cette fois choisies dans sa production des années 70.
1980 : "Le Bilan"
A la fin des années 70, sa maison de distribution Barclay, propriétaire d’une grande partie de sa production, est rachetée par Polygram. A cette occasion, Jean Ferrat et son complice et éditeur Gérard Meys décident de réenregistrer la plupart de ses titres afin d’en conserver les bandes. Arrangées par Alain Goraguer, cent-treize titres sont donc réactualisés entre 1979 et 1980. En septembre 80, sortent les douze volumes réunissant ce travail. La même année, il sort un album dont il signe l’intégralité des textes et des musiques, "Le Bilan". En quelques semaines, les ventes atteignent le million d’exemplaires. Le titre de l’album reflète le recul de plus en plus important que Ferrat prend par rapport au parti communiste. Parallèlement, on trouve sur cet album de magnifiques chansons d’amour et de tendresse telle "L’amour est cerise".
En 1981, il reçoit le Diamant de l’année pour l’ensemble de son ouvre.
Après le décès de son épouse Christine Sèvres en novembre 81, Jean Ferrat se retire quelques années avant d’enregistrer un nouvel album qui sort en 1985, "Je ne suis qu’un cri". Les quatorze textes du disque sont entièrement écrits par Guy Thomas, poète et professeur de Lettres. Cette année-là, Jean Ferrat fait également un retour médiatique très remarqué et très commenté dans une émission spéciale concoctée par Bernard Pivot, le journaliste littéraire le plus célèbre de la télévision française.
La lutte pour la chanson française
En 1990, la SACEM lui remet sa médaille d’or. Puis, Ferrat sort l’année suivante l’album "Dans la jungle ou dans le zoo" dont il signe la totalité des titres. Deux ans après 1989 et le bicentenaire de la Révolution française, Ferrat évoque cet événement dans "Le Bicentenaire". L’amour est toujours au rendez-vous avec "Chante l’amour" ou "Mon amour sauvage", quant au titre de l’album, il illustre à nouveau la face politique de son ouvre en évoquant le monde capitaliste ("la jungle") et le monde communiste ("le zoo"). Comme en 1985, une émission de télévision est à cette occasion spécialement montée autour de l’événement que représente la rentrée de Jean Ferrat, artiste de plus en plus rare et pourtant éminemment populaire et apprécié d’un large public. Près de vingt ans après avoir quitté la scène, cette émission permet à Ferrat d’interpréter une quinzaine de ses titres entouré d’un orchestre de quarante musiciens dirigés par Alain Goraguer.
Après une intégrale 61-91 qui sort en 1991, Jean Ferrat se consacre au premier volume d’une intégrale Ferrat/ Aragon qui sort en 92, suivi en 1995 d’un deuxième volume de seize nouveaux poèmes. Le disque se vend très bien et devient Disque de platine (300.000 exemplaires vendus). Ce succès s’accompagne d’une tournée au Québec en 1995.
Alors qu’on ne l’avait pas revu sur une scène française depuis 1972, Ferrat chante en public lors d’un petit festival du sud de la France, à Alès, le 8 août 98. En fait, le chanteur n’interprète qu’un seul titre à la fin d’un concert donné en son honneur et au cours duquel une chorale de 700 choristes reprend ses plus grands succès. Deux ans plus tard, c’est le Festival de Barjac dans le Sud de la France qui est à l’honneur de Jean Ferrat. De nombreux invités chantent son répertoire dont Isabelle Aubret.
En 2001 et 2002, Jean Ferrat pousse quelques colères à l’encontre des médias publics. Selon lui, ils excluent volontairement de nombreux artistes français au profit d’une variété commerciale. Dans une lettre à la directrice générale de la seconde chaîne de télévision française, Michèle Cotta, puis dans quelques articles de presse, il prend en particulier la défense d’Isabelle Aubret. Très rarement invitée sur les plateaux, elle est l’emblème pour Jean Ferrat, d’une large partie de la chanson française absente de la scène médiatique au dépend de "la diversité culturelle".
Faux retour
A la fin de l’année 2002, le chanteur sort "Ferrat en scène", enregistrement réalisé en public en 1991, avec des arrangements de son ami Alain Goraguer. En janvier 2003, il est l’invité d’une émission dominicale française célèbre, "Vivement dimanche" pour présenter ce live.
Artiste généreux, Jean Ferrat a au cours de sa carrière écrit pour quelques autres chanteurs dont Daniel Guichard ("Mon vieux"). Mais, il a surtout été très chanté par de grandes chanteuses telles Juliette Gréco ou Isabelle Aubret, son interprète la plus célèbre.
http://www.rfimusique.com/siteFr/bi...
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| | | jacommos Admin
Nombre de messages : 7161 Age : 61 Localisation : le Sud Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Re: JEAN FERRAT Sam 5 Avr - 9:35 | |
| "L'AMOUR EST CERISE"
Cette Chanson d'amour sublime donne son Nom à cet album de 1980, vraiment tellement magnifique dans lequel nous pourrions aussi apprécié 12 chansons dont la plus marquante, le fameux "Le Bilan"...
...mais aussi bien sur : Oural ouralou - J'ai froid - Pour être encore en haut de l'affiche - Mon pays était beau - Tu verras, tu seras bien - Quand on n'interdira plus mes chansons - J'aurais seulement voulu - La bourrée des trois célibataires - Chanter - L'Embellie .
Jean Ferrat Musique: Jean Ferrat Rebelle et soumise Paupières baissées Quitte ta chemise Belle fiancée L'amour est cerise Et le temps pressé C'est partie remise Pour aller danser
Autant qu'il nous semble Raisonnable et fou Nous irons ensemble Au-delà de tout Prête-moi ta bouche Pour t'aimer un peu Ouvre-moi ta couche Pour l'amour de Dieu
Laisse-moi sans crainte Venir à genoux Goûter ton absinthe Boire ton vin doux O rires et plaintes O mots insensés La folle complainte S'est vite élancée
Défions le monde Et ses interdits Ton plaisir inonde Ma bouche ravie Vertu ou licence Par Dieu je m'en fous Je perds ma semence Dans ton sexe roux
O Pierrot de lune O monts et merveilles Voilà que ma plume Tombe de sommeil Et comme une louve Aux enfants frileux La nuit nous recouvre De son manteau bleu
Rebelle et soumise Paupières lassées Remets ta chemise Belle fiancée L'amour est cerise Et le temps passé C'est partie remise Pour aller danser
| |
| | | jacommos Admin
Nombre de messages : 7161 Age : 61 Localisation : le Sud Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Re: JEAN FERRAT Sam 5 Avr - 10:08 | |
| Cette chanson inclue dans l'album "La Femme est l'avenir de l'homme" et datant de 1975 fut écrite suite au coup d'état organisé par l'armée Chilienne en 1973 et soutenu par la CIA, qui valut au peuple Chilien le renversement du gouvernement du président Salvator Allende élu démocratiquement par le peuple chilien 2 ans au paravent, mais aussi une répression terrible faites d'executions sommaires et de tortures...
Mais au delà de tous ces évenements tragiques Jean Ferrat nous met en garde contre des dérives autoritaires et permicieuses qui pourraient mettre en péril la démocratie mais aussi la liberté d'expression, qui aujourd'hui depuis, déjà une dizaine d'année, a commencé par reculer......
la liberté d'expression des années 80 subit de nos jours des reculs dans bien des domaines qu'ils soient politiques (manipulations faites par les médias durant certaines campagnes électorales récentes... ), incursions religieuses dans le paysage laïque, fanatisme de toutes sortes, censures et autocensures sur certains évènements......
Jean Ferrat
Le bruit des bottes Paroles: Guy Thomas. Musique: Jean Ferrat
C'est partout le bruit des bottes C'est partout l'ordre en kaki En Espagne on vous garotte On vous étripe au Chili On a beau me dire qu'en France On peut dormir à l'abri Des Pinochet en puissance Travaillent aussi du képi
Quand un Pinochet rapplique C'est toujours en général Pour sauver la République Pour sauver l'Ordre moral On sait comment ils opèrent Pour transformer les esprits Les citoyens bien pépères En citoyens vert-de-gris
A coup d'interrogatoires De carotte et de bâton De plongeon dans la baignoire De gégène et de tison Il se peut qu'on vous disloque Ou qu'on vous passe à tabac Qu'on vous suicide en lousdoc Au fond d'un commissariat
Il se peut qu'on me fusille Pour avoir donné du feu Pour avoir joué aux billes Avec un petit hébreu On va t'écraser punaise Pour avoir donné du pain Pour avoir donné du pèze Au petit nord-africain
Il se pourrait qu'on m'accuse Avec un petit gourdin D'avoir étudié Marcuse D'avoir été sartrien Ils auront des électrodes Ils diront tu veux du jus Pour connaître la période Où j'étais au P.S.U.
A moins qu'ils me ratatinent Pour mon immoralité Pour avoir baisé Delphine Pour avoir été pédé A moins qu'ils ne me condamnent A mourir écartelé Entre l'amour de Roxane Et celui du beau Dédé
Il se peut qu'on me douillette Pour que je veuille attester Qu'en mil neuf cent soixante-sept Je lisais l'Humanité Il se peut qu'on me tourmente Et qu'on me fasse avouer Que dans les années soixante J'étais à la C.G.T.
A moins qu'ils me guillotinent Pour avoir osé chanter Les marins du Potemkine Et les camps de déportés A moins qu'avec un hachoir Ils me coupent les dix doigts Pour m'apprendre la guitare Comme ils ont fait à Jara
C'est partout le bruit des bottes C'est partout l'ordre en kaki En Espagne on vous garotte On vous étripe au Chili Il ne faut plus dire qu'en France On peut dormir à l'abri Des Pinochet en puissance Travaillent aussi du képi Travaillent aussi du képi
Dernière édition par jacommos le Dim 11 Mai - 16:32, édité 1 fois | |
| | | jacommos Admin
Nombre de messages : 7161 Age : 61 Localisation : le Sud Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Re: JEAN FERRAT Dim 20 Avr - 22:01 | |
| JEAN FERRAT Ma France - Citation :
- Ce texte ne peut pas laisser insensible. Il s'agit d'une véritable déclaration d'amour politique. Exaltation d'un pays adoré, mais surtout d'un peuple exceptionnel, ce peuple de France qui a exporté les libertés politiques à travers l'Europe grâce à sa révolution nationale, cette foule de travailleurs qui ont bâti la France industrielle…
Cette chanson dessine le substrat culturel sur lequel s'appuie la politique du Parti Communiste Français. Chaque courant politique a ses propres références, sa propre interprétation de l'histoire, sa propre mythologie nationale même. Ce texte pourrait être la profession de foi de tous les communistes des années 70 : des hommes qui défendent l'héritage de la Révolution française (y compris la terreur et Robespierre), des travailleurs fiers de leur filiation ouvrière, des penseurs qui puisent chez Hugo comme chez les surréalistes, des révolutionnaires enfin qui attendent des lendemains enchantés…
Malgré les dramatiques dérives staliniennes, le communisme s'accompagna d'un idéal positif, d'un appel à plus de justice, de générosité, de fraternité. Des générations d'ouvriers supportèrent leurs conditions de vie difficiles grâce à cet idéalisme, grâce à leur conviction qu'un jour, enfin, tout changerait.
Je partage la 1ere partie de cette analyse, beaucoup moins la suite...... Ma France est certes une chanson d'espoir, mais aussi une chanson qui évoque l'évolution à travers l'histoire, du peuple de France jusqu'à la période du front populaire et celle des années 1968... Ma France
De plaines en forêts, de vallons en collines Du printemps qui va naître à tes mortes saisons De ce que j'ai vécu à ce que j'imagine Je n'en finirai pas d'écrire ta chanson Ma France
Au grand soleil d'été qui courbe la Provence Des genêts de Bretagne aux bruyères d'Ardèche Quelque chose dans l'air a cette transparence Et ce goût du bonheur qui rend ma lèvre sèche Ma France
Cet air de liberté au-delà des frontières Aux peuples étrangers qui donnait le vertige Et dont vous usurpez aujourd'hui le prestige Elle répond toujours du nom de Robespierre Ma France
Celle du vieil Hugo tenant de son exil Des enfants de cinq ans travaillant dans les mines Celle qui construisit de ses mains vos usines Celle dont Monsieur Thiers a dit : qu'on la fusille Ma France
Picasso tient le monde au bout de sa palette Des lèvres d'Éluard s'envolent des colombes Ils n'en finissent pas tes artistes-prophètes De dire qu'il est temps que le malheur succombe Ma France
Leurs voix se multiplient à n'en plus faire qu'une Celle qui paie toujours vos crimes, vos erreurs En remplissant l'histoire et ses fosses communes Que je chante à jamais celle des travailleurs Ma France
Celle qui ne possède en or que ses nuits blanches Pour la lutte obstiné de ce temps quotidien Du journal que l'on vend le matin d'un dimanche A l'affiche qu'on colle au mur du lendemain Ma France
Qu'elle monte des mines, descende des collines Celle qui chante en moi, la belle, la rebelle Elle tient l'avenir inséré dans ses mains fines Celle de trente-six à soixante-huit chandelles Ma France
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: JEAN FERRAT Mar 22 Avr - 21:30 | |
| Jean Ferrat un tres tres grand de la chanson francaise pour moi, c'est vrai que j'ai un peu ete berce par es chansons :D mon pere (d'ailleurs loors de son enteremment hormis une chanson toutes etaient de Ferrat) je crois que c'est un des rares chanteurs avec mireille mathieu qu'i aimait
j'ai eu la hance de le rencontrer lors d'une fete de l'huma
j'adore beaucoup de chanson de lui la liste est trop longue pour les citée ,'aimerais le devouvir un jour sure scene pour de vrai
ma france j'adore cette chanson elle represente tellement de choses pour moi, en plus je l'ai appris quand je faisais partie d'uen chorale |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: JEAN FERRAT Dim 27 Avr - 2:00 | |
| Camarade
C'est un joli nom Camarade C'est un joli nom tu sais Qui marie cerise et grenade Aux cent fleurs du mois de mai Pendant des années Camarade Pendant des années tu sais Avec ton seul nom comme aubade Les lèvres s'épanouissaient Camarade Camarade
C'est un nom terrible Camarade C'est un nom terrible à dire Quand, le temps d'une mascarade Il ne fait plus que frémir Que venez-vous faire Camarade Que venez-vous faire ici Ce fut à cinq heures dans Prague Que le mois d'août s'obscurcit Camarade Camarade
C'est un joli nom Camarade C'est un joli nom tu sais Dans mon cœur battant la chamade Pour qu'il revive à jamais Se marient cerise et grenade Aux cent fleurs du mois de mai |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: JEAN FERRAT Dim 27 Avr - 2:00 | |
| En groupe, en ligue, en procession En groupe en ligue en procession En bannière en slip en veston Il est temps que je le confesse A pied à cheval et en voiture Avec des gros des p'tits des durs Je suis de ceux qui manifestent Avec leurs gueules de travers Leurs fins de mois qui sonnent clair Les uns me trouvent tous les vices Avec leur teint calamiteux Leurs fins de mois qui sonnent creux D'autres trouvent que c'est justice
Je suis de ceux que l'on fait taire Au nom des libertés dans l'air Une sorte d'amoraliste Le fossoyeur de nos affaires Le Déroulède de l'arrière Le plus complet des défaitistes L'empêcheur de tuer en rond Perdant avec satisfaction Vingt ans de guerres colonialistes La petite voix qui dit non Dès qu'on lui pose une question Quand elle vient d'un parachutiste
En groupe en ligue en procession Depuis deux cents générations Si j'ai souvent commis des fautes Qu'on me donne tort ou raison De grèves en révolutions Je n'ai fait que penser aux autres Pareil à tous ces compagnons Qui de Charonne à la Nation En ont vu défiler parole Des pèlerines et des bâtons Sans jamais rater l'occasion De se faire casser la gueule
En groupe en ligue en procession Et puis tout seul à l'occasion J'en ferai la preuve par quatre S'il m'arrive Marie-Jésus D'en avoir vraiment plein le cul Je continuerai de me battre On peut me dire sans rémission Qu'en groupe en ligue en procession On a l'intelligence bête Je n'ai qu'une consolation C'est qu'on peut être seul et con Et que dans ce cas on le reste |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: JEAN FERRAT Dim 27 Avr - 2:02 | |
| Je ne suis qu'un cri
je ne suis pas littérature Je ne suis pas photographie Ni décoration ni peinture Ni traité de philosophie
Je ne suis pas ce qu'on murmure Aux enfants de la bourgeoisie Je ne suis pas saine lecture Ni sirupeuse poésie
Je ne suis qu'un cri
Non je n'ai rien de littéraire Je ne suis pas morceaux choisis Je serais plutôt le contraire De ce qu'on trouve en librairie
Je ne suis pas livre ou bréviaire Ni baratin ni théorie Qu'on range entre deux dictionnaires Ou sur une table de nuit
Je ne suis qu'un cri
Je n'ai pas de fil à la patte Je ne viens pas d'une écurie Non je ne suis pas diplomate Je n'ai ni drapeau ni patrie
Je ne suis pas rouge écarlate Ni bleu ni blanc ni cramoisi Je suis d'abord un cri pirate De ces cris-là qu'on interdit
Je ne suis qu'un cri
Je ne suis pas cri de plaisance Ni gueulante de comédie Le cri qu'on pousse en apparence Pour épater la compagnie
Moi si j'ai rompu le silence C'est pour éviter l'asphyxie Oui je suis un cri de défense Un cri qu'on pousse à la folie
Je ne suis qu'un cri
Pardonnez si je vous dérange Je voudrais être un autre bruit Etre le cri de la mésange N'être qu'un simple gazouillis
Tomber comme un flocon de neige Etre le doux bruit de la pluie Moi je suis un cri qu'on abrège Je suis la détresse infinie
Je ne suis qu'un cri |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: JEAN FERRAT Dim 27 Avr - 2:03 | |
| L'idole à papa
Il y avait deux clans dans la famille Du temps où j'étais un mouflet Tino Rossi faisait pâmer les filles Et tous les garçons rigolaient Et je me dis qu'aujourd'hui même C'est peut-être pareil pour moi Les unes rêvent en murmurant "Je t'aime" Les autres ricanent tout bas
Tu peux m'ouvrir cent fois les bras C'est toujours la première fois Tu peux m'ouvrir cent fois les bras C'est toujours la première fois
Evidemment, après trente ans passés A écouter "Marinella" Même en ayant d'la suite dans les idées On n'se bat plus comme chien et chat On dit plutôt dans un sourire "Il était pas si mal que ça Depuis le temps que nous entendons pire" En sera-t-il pareil pour moi ?
Pourtant, que la montagne est belle Comment peut-on s'imaginer En voyant un vol d'hirondelles Que l'automne vient d'arriver?
Oui dans trente ans du train où vont les choses Dieu sait c'qu'il adviendra de moi Mais s'il me reste à la bouche une rose Qui jette encore un peu d'éclat Quand de jeunes contestataires Mettront leurs grands pieds dans mon plat Je leur dirai "Tino, que je suis fier D'être encore l'idole à Papa"
Faut-il pleurer, faut-il en rire Fait-il envie ou bien pitié Je n'ai pas le cœur à le dire On ne voit pas le temps passer |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: JEAN FERRAT Dim 27 Avr - 2:04 | |
| La Commune Il y a cent ans commun commune Comme un espoir mis en chantier Ils se levèrent pour la Commune En écoutant chanter Potier Il y a cent ans commun commune Comme une étoile au firmament Ils faisaient vivre la Commune En écoutant chanter Clément
C'étaient des ferronniers Aux enseignes fragiles C'étaient des menuisiers Aux cent coups de rabots Pour défendre Paris Ils se firent mobiles C'étaient des forgerons Devenus des moblots
Il y a cent ans commun commune Comme artisans et ouvriers Ils se battaient pour la Commune En écoutant chanter Potier Il y a cent ans commun commune Comme ouvriers et artisans Ils se battaient pour la Commune En écoutant chanter Clément
Devenus des soldats Aux consciences civiles C'étaient des fédérés Qui plantaient un drapeau Disputant l'avenir Aux pavés de la ville C'étaient des forgerons Devenus des héros
Il y a cent ans commun commune Comme un espoir mis au charnier Ils voyaient mourir la Commune Ah ! Laissez-moi chanter Potier Il y a cent ans commun commune Comme une étoile au firmament Ils s'éteignaient pour la Commune Ecoute bien chanter Clément |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: JEAN FERRAT Dim 27 Avr - 2:04 | |
| La montagne
Regarder la Vidéo Ils quittent un à un le pays Pour s'en aller gagner leur vie Loin de la terre où ils sont nés Depuis longtemps ils en rêvaient De la ville et de ses secrets Du formica et du ciné Les vieux ça n'était pas original Quand ils s'essuyaient machinal D'un revers de manche les lèvres Mais ils savaient tous à propos Tuer la caille ou le perdreau Et manger la tomme de chèvre
Pourtant que la montagne est belle Comment peut-on s'imaginer En voyant un vol d'hirondelles Que l'automne vient d'arriver ?
Avec leurs mains dessus leurs têtes Ils avaient monté des murettes Jusqu'au sommet de la colline Qu'importent les jours les années Ils avaient tous l'âme bien née Noueuse comme un pied de vigne Les vignes elles courent dans la forêt Le vin ne sera plus tiré C'était une horrible piquette Mais il faisait des centenaires A ne plus que savoir en faire S'il ne vous tournait pas la tête
Pourtant que la montagne est belle Comment peut-on s'imaginer En voyant un vol d'hirondelles Que l'automne vient d'arriver ?
Deux chèvres et puis quelques moutons Une année bonne et l'autre non Et sans vacances et sans sorties Les filles veulent aller au bal Il n'y a rien de plus normal Que de vouloir vivre sa vie Leur vie ils seront flics ou fonctionnaires De quoi attendre sans s'en faire Que l'heure de la retraite sonne Il faut savoir ce que l'on aime Et rentrer dans son H.L.M. Manger du poulet aux hormones
Pourtant que la montagne est belle Comment peut-on s'imaginer En voyant un vol d'hirondelles Que l'automne vient d'arriver ? |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: JEAN FERRAT Dim 27 Avr - 2:06 | |
| Les petits bistrots
Les petits bistrots Au pinard fleuri Nappes à carreaux Et bifteck garni Les petits bistrots Où l'on vient goûter Devant le perco Le premier café
Les petits bistrots Qui n'ont pas d'juk'-box Seul'ment la radio Pour suivre la boxe Les petits bistrots Où j'ai des amis Robert et Jojo Et Simone aussi
La patronne est à la cuisine Le patron derrière son comptoir On parle du Tour et du Racing Devant un rouge ou un p'tit noir
Les petits bistrots Quand j'suis loin d'ici A Londres à Tokyo J'en rêve et j'me dis Que les p'tits bistrots Qui sont à Paris J'les r'verrai bientôt Salut les amis
Les petits bistrots Au poêle à charbon Avec l'apéro La belotte au fond Les petits bistrots C'est comme un béguin Toujours on y r'vient Dans les p'tits bistrots |
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| Sujet: Re: JEAN FERRAT | |
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| | | | JEAN FERRAT | |
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