Merci les amies. Je m’empresse de vous répondre avant que l’âge ne dérègle les fonctions de mes doigts et donc de mes dernières capacités cérébrales. J’écris bien dernières car des premières, je n’en ai retenu que la quantité utile à devenir un bon compagnon et un employé modèle.
Je me rappelle d’un temps où du haut de mes quatre ans (oui, j’ai eu quatre ans un jour...), je m’essayais à l’art et au génie de l’improvisation...
A l’instar de nombreux artistes débutants, je n’ai pas reçu le soutien nécessaire pour poursuivre dans cette voie. Mes parents, effrayés par la démarche artistique de leur progéniture, étouffèrent dans l’oeuf mes espérances par une succession de battements de mains effectués, non pas par devant le torse comme tout spectateur content se doit de faire, mais plutôt au niveau de mon postérieur (que je possédais rebondi et doux... à l’époque!). J’en avais les larmes aux yeux... Il y a des choses qu’un enfant de quatre ans ne peut comprendre, les réactions parfois bizarres de ses parents en font partie. Pourtant, sur le moment, je veux dire avant les battements de mains, je trouvais que l’application d’une demi-livre de beurre sur un papier peint fraîchement posé était du meilleur effet. Ici des traces de doigts, là un morceau de beurre hésitant entre chute et glissade, partout, les quatre murs, le tout réalisé pendant que mes parents raccompagnaient les voisins à la porte, un exploit! Je ne me suis jamais plus essayé à l’art... La confrontation avec le public est trop hasardeuse. Un jour on vous sourit, on vous cajole, on vous encourage à marcher, à parler, à paraître (devant les autres) et dès que vous essayez l’improvisation en dehors des conseils des grandes personnes, on vous frappe les fesses pour exorciser votre bêtise comme on bat un tapis pour en extraire le moindre grain de poussière.
Ainsi donc, je me retrouve compagnon à défaut d’être mari et employé à défaut d’être patron. Sage et modèle dans les deux cas. Voyez ma bêtise... à vouloir sauver mes fesses.
Sur ce, imaginez ma stupéfaction quand , plus tard et adolescent jusqu’au bout des cheveux (que je portais longs) j’ai visionné pour la première fois «Le dernier tango à Paris»...
Merci encore.